Discours du vendredi 13.09.2019 : La famille croyante : des bases et des principes »
La famille croyante : Des bases et des principes
La base de la famille repose sur la relation conjugale, deux personnes de sexe différent qui s’associent. Ce lien familial et la procréation sont les bases qui fondent la famille, une famille qui croit en Allah. Allah, Qui sait parfaitement ce qu’Il a créé et Qui est le Clément, nous dit : « Il vous a créés d’un seul être dont il a tiré son épouse, pour qu’il trouve de la tranquillité auprès d’elle » (Al-Araf 189) « […] qui vous a créés d’un seul être, et a créé de celui-ci son épouse, et qui de ces deux-là a fait répandre sur la terre beaucoup d’hommes et de femmes » (An-Nissa 1) « Il vous a créés d’une personne unique et a tiré d’elle son épouse » (Az-Zoumar 6) « vous a fait à partir de vous-mêmes des épouses, et de vos épouses Il vous a donné des enfants et des petits-enfants » (An-Nahl 72). Les relations familiales sont des droits revenant à Allah, L’Exalté, Allah s’est donné le droit de les contrôler et de veiller sur elles, Il a fondé ces relations sur des principes majeurs qui les encadrent, les protègent et les caractérisent.
Premier principe : le traitement global de la famille
Ce premier principe s’observe à travers :
La détermination des droits des individus à partir de leur position sociale au sein même de la famille. De ce fait, la femme, qu’elle soit épouse, mère, grand-mère, fille, sœur, tante maternelle ou tante paternelle, ainsi que l’homme, qu’il soit époux, père, grand-père, fils, frère, oncle paternel ou oncle maternel, ils sont tous fusionnés au sein de la famille. La finalité est d’arriver à un traitement global qui vise à déterminer la position de chaque individu au sein de la même famille. A partir de cette relation se diriger vers le vivre ensemble, la sérénité et l’harmonie. Puis, Allah, exalté soit-Il, a instauré les mécanismes qui permettent de répandre l’affection, la bonté, la cohésion et le bonheur. Dans ce contexte, plusieurs versets et hadiths ont démontré l’importance du lien entre les époux au point de considérer l’un comme l’habit, le voile, la miséricorde et le bouclier de l’autre. « Elles sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles » (Al-Baqara 187) « Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l’affection et de la bonté. » (Ar-Roum 21) « Nul croyant ne doit éprouver de la colère envers une croyante, s’il déteste en elle un comportement, il en appréciera un autre » (Muslim).
La mise en place d’une vision générale. Celle-ci doit tenir compte de l’ensemble des composantes de la vie, et qui mette en œuvre tous les mécanismes possibles pour parvenir à réaliser cette vision. Car, la vision familiale implique de mettre en place des règles, de soutenir des valeurs et d’utiliser les outils nécessaires pour réaliser la stabilité familiale. Ainsi, elle se trouve conforme aux règles qui visent la globalité, sachant que la règle exemplaire est celle qui prime à travers la règle comportementale au niveau des règles légales obligatoire et qui ne se soumet pas aux passions des gens « elles ont des droits équivalents à leurs obligations, conformément à la bienséance. » (Al-Baqara 228) « Et comportez-vous convenablement envers elles. » (An-Nissa 19)
Deuxième principe : considérer les règles islamiques relatives à la famille
Pour ce fait, il est primordiale de prendre compte :
De l’importance donné par les textes du Coran et de la Sunna aux règles à respecter pour construire une famille, et limiter cela au cadre du mariage et la règlementation des relations familiales établies entre les différentes parties.
Considérer le mariage et les conséquences qui découlent de ce lien comme fondamental, le plus important étant la procréation, la descendance et la parenté par le lien du mariage qui est considérée à son tour comme relevant du bien commun, car, les effets sont engendrés automatiquement à partir de la volonté du Législateur et non de la volonté et des libertés des individus et de leurs passions. Le pacte est constitué par un échange de consentement, une offre et une acceptation, c’est un engagement ferme devant Allah, L’Exalté, devant le législateur et devant l’autre conjoint, ainsi que les deux famille et l’ensemble de la société.
Troisième principe : règlementer les comportements afin de garantir la paix sociale
Ce principe s’établit, à travers :
La réflexion sur les charges découlant des droits accordés à chacun, car, ces droits dépendent de l’accomplissement des devoirs.
L’invitation à être bienséant dans l’accomplissement des devoirs, car, il est insuffisant que l’individu accomplisse les devoirs qui sont à sa charge envers les autres membres de la famille, il doit en plus de cela être bienséant en les réalisant, qu’il fasse, de son plein gré, plus que son devoir. Dans ce contexte, le Saint Coran a adopté une voie particulière, suivant laquelle il embellit à l’individu les charges qui sont les siennes, que ce soit à l’égard de l’autre conjoint, des enfants, de leur éducation ou subvenir à leurs besoins avec bienséance et dans les limites de ses capacités. C’est pourquoi, on trouve que la majorité des dispositions familiales sont liées aux termes « bienséance et bonté », car, lorsque le verset prévoit un devoir, il le fait suivre par l’encouragement à l’accomplir avec générosité, noblesse et tolérance « Et comportez-vous convenablement envers elles » (An-Nissa 19) « Au père de l’enfant de les nourrir et vêtir de manière convenable » (Al-Baqara 233). La bienséance et la bonté signifient la tolérance, le pardon, la générosité, la miséricorde, le fait de tenir ses promesses, la réalisation des obligations de la meilleure manière, le fait de ne pas outrepasser ses droits, le pardon lorsque l’on est en position de force comme de faiblesse, le renoncement à son droit au profit des plus faibles et le fait de ne pas profiter de la faiblesse d’autrui. De même, le terme « bienséance » comporte d’autres significations connues dans les coutumes des gens. Ce que l’on peut tirer des termes de bienséance et de bonté c’est que chaque individu dans sa famille est tenu de garder à l’esprit la présence d’Allah, Le Très Haut, dans tous ses mouvements, ses décisions et même sa conscience, c’est donc que « tu adores Allah comme si tu le vois, car, si tu ne Le vois pas, certes, Lui te voit » (Al-Boukhari)
Veiller à la cohésion familiale, afin de soutenir et fonder la paix sociale. Ceci est en soit suffisant pour inclure les relations familiales dans ce qui relève de la préservation du bien commun et de considérer le mariage comme étant un pacte important, de se concentrer sur les devoirs et sur le fait de limiter les libertés de chaque partie par les libertés et les droits de l’autre, de faire valoir et primer les intérêts supérieurs communes, et nul ne peut contester le fait que le déséquilibre dans la famille engendre forcément la mise en péril de la paix et la sécurité de tous.
Quatrième principe : fonder la vie commune sur la base de la justice
Les rôles de chaque individu au sein de la famille sont répartis sur la base de la compétence de chacun d’eux, sur la base de la justice, l’affection, la tolérance et l’union et non pas sur la base de la supériorité et la haine. Il est essentiel de partir de la bienséance et non de l’injustice. Ce qui signifie que la répartition des devoirs est faite en prenant en considération la complémentarité. Afin de servir les intérêts de la famille et sa stabilité et pour veiller à l’équilibre et l’épanouissement de chaque individu et pour fournir la sécurité pour les enfants. Plusieurs versets et hadiths nous démontrent que la femme et l’homme sont égaux, on se contentera de citer : « Quant à elles, elles ont des droits équivalents à leurs obligations, conformément à la bienséance » (Al-Baqara 228) « Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres » (At-Tawba 71) « Vous êtes tous gérants, et vous êtes tous responsables de vos subordonnés, le gouverneur est garant et il est responsable de ses subordonnés, de même l’homme pour sa famille, et la femme dans le foyer de son époux, le serviteur est gérant des biens de son maître et il en est responsable, l’homme est gérant des biens de son père et il en est responsable, vous êtes tous gérants et vous en êtes tous responsables » (Al-Boukhari). Les dispositions de la famille qu’il faut sauvegarder sont des « limites tracées par Allah », elles ne sont pas des recommandations provenant de l’un des époux ou des interdictions dictées par sa propre passion, dépourvues de finalité.
Cinquième principe : s’armer de sagesse dans la résolution des conflits familiales s’il y a lieu.
– L’appel à sauvegarder l’affection, la consultation et le consentement ne peuvent prendre fin que lorsque la vie commune devient difficile, même dans les moments difficiles, l’accord reste la meilleure solution pour résoudre les problèmes et répartir les sujets communs, tout en sauvegardant le calme, la sagesse et les intérêts communs.
– L’appel à la conciliation est mentionné à mainte reprise dans le Saint Coran et la Sunna, si les époux se trouvent dans l’incapacité de trouver une solution, par eux seuls, l’arbitrage reste l’un des fondements religieux qui mérite d’être honoré. Si tous les moyens ont échoué dans le secours de la famille, la vision de l’Islam est de s’attacher à des solutions qui limites les conséquences dramatiques et qui évitent l’injustice de la part de l’un des époux envers l’autre, ou que l’un d’eux profite du point faible de l’autre et de son attachement à son (ses) enfant(s). Les versets et les hadiths dans ce contexte sont multiples, on peut citer : « Alors, c’est soit la reprise conformément à la bienséance, ou la libération avec gentillesse. Et il ne vous est pas permis de reprendre quoi que ce soit de ce que vous leur aviez donné, à moins que tous deux ne craignent de ne point pouvoir se conformer aux ordres imposés par Allah. Si donc vous craignez que tous deux ne puissent se conformer aux ordres d’Allah, alors ils ne commettent aucun péché si la femme se rachète avec quelque bien. Voilà les ordres d’Allah. Ne les transgressez donc pas. Et ceux qui transgressent les ordres d’Allah ceux-là sont les injustes » (Al- Baqara 229) « Si vous craignez le désaccord entre les deux [époux], envoyez alors un arbitre de sa famille à lui, et un arbitre de sa famille à elle. Si les deux veulent la réconciliation, Allah rétablira l’entente entre eux. Allah est certes, Omniscient et Parfaitement Connaisseur » (An-Nissa 35) « Et si une femme craint de son mari abandon ou indifférence, alors ce n’est pas un péché pour les deux s’ils se réconcilient par un compromis quelconque, et la réconciliation est meilleure, puisque les âmes sont portées à la ladrerie. Mais si vous agissez en bien et vous êtes pieux… Allah est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites » (An-Nissa 128) « Vous ne pourrez jamais être équitables entre vos femmes, même si vous en êtes soucieux. Ne vous penchez pas tout à fait vers l’une d’elles, au point de laisser l’autre comme en suspens. Mais si vous vous réconciliez et vous êtes pieux… donc Allah est, certes, Pardonneur et Miséricordieux » (An-Nissa 129). Il convient donc de dire qu’il n’y a qu’une seule et unique voie pour construire une famille, à savoir « la famille matrimoniale (issue d’un mariage) » et c’est ce système qui mérite d’être préservé, car, il est le seul et unique qui corresponde à la nature humaine et qui permet de garantir l’équilibre psychologique et de réaliser la paix sociale. Enfin, cela constitue le meilleur moyen de parvenir à un équilibre des droits de chacun et de créer la cohésion entre les membres d’une famille dans laquelle se répandra l’affection, la compassion et l’empathie.
Que la prière et le salut d’Allah soit sur le Prophète Mohammad et sur son foyer.