Discours du vendredi 12.06.20 : « La vie de famille après le Corona »
La vie familiale après le Corona
Au moment où le rythme de la vie a connu un ralentissement, nous disposions davantage de temps pour penser à certains détails auxquels nous ne prêtions pas attention auparavant. Cette situation nous a permis d’avoir une nouvelle vision des choses. Ainsi, nous avons pris conscience que la vie est un don et que tout ce que nous avons dans la vie est un bienfait, à commencer par la santé, la famille, les enfants, le chez soi, l’environnement dans lequel nous vivons, la connaissance du Créateur, avec foi en Ses commandements et Sa justice…
En effet, nous avons tendance à oublier ces points. Cependant, l’horreur du Corona a réussi à bouleverser nos habitudes, à forcer les gens à rester chez eux, a poussé à méditer dans les moindres détails de la vie. C’est dire que les choses sont revenues à l’essentiel, car nous avions omis à cause de la routine, d’autres valeurs aussi importantes telle la famille, les proches, les voisins, les amis ou encore les valeurs des espaces tels que les lieux de culte.
De la crise du Covid-19 nous retenons une des plus importantes leçons de la vie à savoir, revoir les priorités :
– Donner à tout un chacun ce qui lui est dû ;
– Valoriser les bienfaits et les choses positives que nous possédons, même les plus simples ;
– Renforcer les relations sociales, tout en prenant l’initiative de demander les nouvelles des uns et des autres, de communiquer etc. avec eux…
En un mot, il va sans dire que la plupart, voire tout le monde, admet des côtés négatifs de la crise du Corona, mais, ceci n’empêche pas de voir en la crise en question des côtés positifs. En effet, de nouveaux comportements ont surgi : faire attention à l’autre. Mais le plus grand pari est de maintenir ces actions après la fin de la crise, notamment sur les points suivants :
1- Dépasser les conflits individuels : Sans aucun doute, devant un danger commun, le réflexe naturel pousse à renforcer les liens avec les personnes qui nous entourent. Des associés en désaccord ou encore des conjoints en mésentente conviennent sur l’importance du travail en commun afin de faire face à la situation. Cette pandémie dangereuse a prouvé et a montré qu’elle ne prend pas en compte la couleur de la peau, l’âge des personnes, ni leur niveaux intellectuel et ne fait pas de différence, non plus, entre le prisonnier, le SDF ou la célébrité qui vit dans un château. D’où la nécessité de l’union. Allah, Le Très Haut dit vrai dans le verset : « Et obéissez à Allah et à Son messager ; et ne vous disputez pas, sinon vous fléchirez et perdrez votre force. Et soyez endurants, car Allah est avec les endurants. » (Al-Anfal 46).
2- consacrer plus de temps à la famille : de nombreux observateurs ont confirmé que la longue période passée dans les foyers sans quitter les domiciles sauf en cas d’extrême nécessité, a renforcé, pour certains, la valeur de la famille ignorée par avant à cause d’un rythme de vie effréné. Ces observateurs ont reconnu que la pandémie du Corona a permis d’aplanir des crises familiales. Ainsi, ceci leur a permis de placer la famille au premier plan. L’espoir consiste à maintenir cette attitude après la fin de la pandémie. N’oublions pas que le foyer familial est une citadelle, un sentiment d’appartenance et une identité familiale et le foyer familial mérite un grand respect de l’ensemble de ces membres .
3- assumer la responsabilité partagée. Cet aspect consiste en la complicité entre les époux, aussi bien dans l’éducation des enfants, que dans la pratique de la responsabilité des droits et des devoirs : la cohabitation légitime, le vivre ensemble avec Marouf, le respect, l’affection, la miséricorde, la défense des intérêts communs… le Marouf exprime le bien, le bon et le choix judicieux, la justice, l’octroi du droit et de la garantie des droits essentiels, car, chaque être humain est créé pour vivre en paix, en sécurité et en toute quiétude.
4- Prendre comme exemple de guidance Le Prophète Mohamed (BPSL) : En effet, le Prophète a toujours estimé que l’exemplarité découle de la relation familiale. Il accordait beaucoup d’importance à sa famille, une affection considérable attestée par son épouse Aïcha – qu’Allah l’agrée – qui a dit : « il cousait ses habits, nettoyait ses chaussures, et effectuait les tâches que les hommes faisaient chez eux » (Ahmed), son comportement dans son foyer était connu par l’ensemble des compagnons – qu’Allah les agrée – Djabir Ibn Abdellah a dit : le Messager d’Allah (BPSL) était un homme tendre, si elle voulait quelque chose, il la lui offrait – il parlait de son épouse Aïcha – (Muslim). Le Messager d’Allah (BPSL) disait : Le croyant qui a la foi la plus complète est celui qui a le meilleur comportement et les meilleurs d’entre vous sont les meilleurs avec leurs femmes » (At-Tirmidhi). Le Prophète (BPSL) a dit aussi : « celui qui souhaite avoir un bienfait abondamment et une bonne succession, qu’il maintienne son lien familial » (Al-Boukhari).
Rappelons que La vie familiale est un engagement réciproque telle une association. L’amour en est son capital, les bons comportements en sont les dépenses et les meilleures dépenses en sont un amour en Allah destiné à le satisfaire.
En réalité, Les foyers basés sur l’amour d’Allah perdureront alors que les autres risquent de se disloquer. Sous les signes de l’Amour, les problèmes s’amoindrissent, les tâches deviendront moins pénibles, le devoir n’est jamais pesant. Avec la foi en Allah, la vie familiale devient une obéissance, l’accomplissement du devoir devient un acte d’adoration visant la satisfaction d’Allah. Cet accomplissement doit se faire en toute sincérité, sans qu’il soit le fruit d’une incitation ou d’une crainte d’autrui. A partir de la foi et de l’amour en Allah, la vie familiale entre les époux devient des obligations destinées pour Allah avant que ce soit des obligations des époux l’un envers l’autre. Le soutien et la prise en charge des membres de la famille devient un investissement et non une simple consommation.
Que la prière et la paix d’Allah soient sur le Prophète Bien-aimé et sur son foyer