Discours du vendredi 30.07.2021 : « Une personne comme toi ne devrait pas être expulsée ou quitter son pays ».

Selon Orwa Ibn Azzoubeyr, Aïcha – la mère des croyants qu’Allah l’agrée – a dit : J’ai pour souvenir d’avoir toujours vu mes parents être croyant, et aucun jour n’est passé sans que le Messager d’Allah Mohamed (BPSL) vienne à nous matin ou soir.
Lorsque les musulmans furent éprouvés, Abou Baker – qu’Allah l’agrée – a décidé d’émigrer à Al-Habacha (L’Éthiopie). Quand il est arrivé à un lieu nommé Bark Al-Ghimad, il a rencontré Ibn Addarinna qui était le chef de la tribu d’Al-Qara (une tribu d’Abou Al-Haoun Ibn Khouzayma). Ce dernier a dit : « Où vas-tu, ô Aba Bakr ? » il a répondu : « Ma tribu m’a expulsé, je veux alors parcourir la terre pour adorer mon Seigneur ».
Ibn Addarinna a rétorqué : « un homme comme toi, ô Abou Bakr, ne quitte pas les lieux et ne doit pas être expulsé, tu gagnes dignement ta vie et tu es très actif dans la société, tu sauvegardes le lien de parenté, tu subviens aux besoins du nécessiteux, tu prends soin de l’invité et tu aides les gens dans leurs différents besoins. Je serai ton garant, retourne et adore ton Seigneur au sein de ta tribu« .
Ibn Addarinna est retourné avec Abou Bakr et a fait le tour des Koraïchites et a dit : « Abou Bakr est parti alors que pareil gens ne devrait pas partir, comment pouvez-vous expulsez un homme qui gagne dignement sa vie et qui est très actif dans la société, sauvegarde le lien de parenté, subvient aux besoins du nécessiteux, prend soin de l’invité et aide les gens dans leurs différents besoins ?«
Qoraych a accepté la protection d’Ibn Addarinna et ont garanti de ce fait la sécurité d’Abou Baker, ils ont conditionné cela en disant à Ibn Addarinna : « Dis à Abou Bakr d’adorer son Seigneur chez lui, qu’il prie comme il veut dans sa maison, qu’il ne nous inflige pas de préjudice, qu’il ne prie et ne lit le Coran que chez lui » Abou Bakr s’est exécuté, puis, il a conservé une pièce de sa maison pour l’adoration où il lisait le Coran et accomplissait la prière, les femmes et leurs enfants parmi les associateurs le regardaient discrètement et l’observaient, sachant qu’Abou Bakr était un homme qui était sensible à la lecture du Coran et versait des larmes à sa lecture… » (Sahih Al-Boukhari).
Quel enseignement peut-on tirer de ce récit :
Première enseignement : de la parole de Aïcha – qu’Allah l’agrée – lorsqu’elle a dit : « J’ai pour souvenir d’avoir toujours vu mes parents être croyant », ainsi, le comportement religieux: à savoir la bonne parole, le rappel d’Allah, L’Exalté la lecture du Saint Coran, le récit portant sur les Messagers d’Allah – que la paix soit sur eux – la belle pratique religieuse, la conformité entre la parole et l’acte, e la convivialité avec les gens du bien et de droiture ; ceci est en général la meilleure école pour les enfants.
Le deuxième enseignement : de la parole de Aïcha – qu’Allah l’agrée – lorsqu’elle a dit : « Et lorsque les musulmans furent éprouvés » c’est-à-dire lorsque les musulmans on subit des oppressions pour avoir dit : Allah est mon Seigneur, alors qu’ils étaient des citoyens et possédaient des liens de parenté avec l’oppresseur. Au moment où l’oppression a pris de l’ampleur, ils ont quitté leurs maisons, leurs biens voire même leurs enfants, pour tenter de rester en vie afin d’adorer Allah en toute liberté. Lorsque ces derniers empruntaient un chemin, ils étaient exposés à l’oppression en toute impunité, ils pouvaient périr au début comme à la fin de leur parcours. Ils avançaient vers un avenir obscur, qui renferme des troubles et des peines. Parmi ces gens, nous trouvons Abou Baker qui a quitté les lieux en fuyant l’oppression vers la terre de l’Abyssinie pour rejoindre ceux qui l’avaient devancé parmi les croyants.
Le Troisième enseignement : de la parole d’Ibn Addarinna à Abou Bakr qui a dit : « un homme comme toi, ô Abou Baker, ne quitte pas les lieux et ne devrait pas être expulsé » la bonne conduite, les bons actes et la bonne moralité attribuent à son auteur le statut du meilleur exemple à suivre, il devient comme un livre dans lequel les gens lisent les bonnes et nobles notions et peuvent en être attirés à la fin… C’est ce qui a poussé Ibn Addarinna qui n’était pas musulman à dire au croyant qui a fui pour sauvegarder sa religion – Abou Bakr – un homme comme toi, ne quitte pas les lieux et ne doit pas être expulsé, tu es connu pour ce que tu offres pour l’humanité, retourne, car tu es sous ma protection… L’impact des actes et du comportement est plus important que l’effet de la parole seulement, c’est pourquoi, les sages n’ont pas omis de faire état de cette notion lorsqu’ils disent : L’action d’un homme face à mille hommes est meilleure que la parole de mille hommes face à un homme. Ibn Addarinna n’a pas dit à Abou Baker : pourquoi ton peuple t’a expulsé alors que tu es le plus connaisseur parmi les Arabes de leurs poèmes, meilleur en filiation et qui maîtrise le plus la langue arabe ? en revanche, il lui a cité ses qualités pratiques et concrètes et dit : certes, :
- Tu gagnes l’argent avec mérite : c’est-à-dire que tu gagnes dignement ta vie, avec ton travail et ton effort et tu obtiens ainsi ce que les autres n’ont pas pu obtenir et que tu le dépenses pour aider le nécessiteux et tu contribues à l’intérêt général. (tu es productif)
- Tu sauvegardes le lien de parenté : c’est-à-dire que tu aides tes proches par l’aide financière, le service, la visite, le salut et en délaissant le préjudice quel que soit sa nature.
- Tu subviens aux besoins du nécessiteux : ce qui signifie que tu assures la prise en charge du faible, de l’orphelin et des familles nombreuses, tu dépenses pour eux et tu veilles à subvenir à leurs besoins.
- Tu prends soin de l’invité : en lui offrant à manger, à boire et tout ce dont il a besoin lors de son séjour.
- Tu aides les gens dans leurs différents besoins : et ce dans les moments de bonheur comme dans le malheur.
- Tu es véridique dans ta parole : c’est-à-dire qu’il était connu comme véridique que ce soit avant ou après l’Islam.
Que la prière et la paix d’Allah soient sur le Prophète Bien-aimé et sur son foyer