Discours du vendredi 07.10.2022 : « Quant à l’orphelin, donc, ne le maltraite pas ».
Le terme « orphelin » en langue arabe signifie « être seul ». Il désigne celui qui a perdu l’un des parents, tandis que celui qui a perdu les deux parents, il est appelé « Al-Latim ». On peut dire alors que le Yatim, (l’orphelin) est celui qui, – suite à une sagesse que Seul Allah détient –, a été privé de tendresse, de caresse, de prise en charge corporelle et spirituelle, avec amour, sincérité et sans contrepartie. C’est le secret de l’amour des enfants qu’Allah a instauré dans les cœurs des parents, si l’un d’entre eux ou les deux décèdent, les enfants mineurs deviennent orphelins.
Ils sont orphelins parce qu’ils sont mineurs et n’ont pas encore acquis l’aptitude. Dans ce cas-là, ils ont besoin de celui qui les prend en charge, qui veille sur eux et qui compense au maximum leur manque en prise en charge, en tendresse, en garde, en protection et en considération… A signaler que le Saint Coran rappelle à l’Homme dans plus d’un verset l’importance de la prise en charge de l’orphelin, et dit : « de faire le bien envers les pères, les mères, les proches parents, les orphelins et les nécessiteux » (Al-Baqara 83). Allah a rendu obligatoire le Ihsan, vis-à-vis des orphelins au même titre que pour les proches. Ainsi, Il a qualifié leur prise en charge de bonté et dit : « La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quel qu’amour qu’on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l’aide » (Al-Baqara 177).
Alors quel est le meilleur du bien ? Le meilleur du bien est de dépenser de son propre argent pour les nécessiteux et les ayants droit. Allah, L’Exalté en témoigne et dit : « Dis : Ce que vous dépensez de bien devrait être pour les père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres et les voyageurs indigents. Et tout ce que vous faites de bien, vraiment Allah le sait » (Al-Baqara 215). A noter que même lors de la répartition de l’héritage, il est important de leur accorder leurs droits qu’ils soient dans le besoin ou pas. « Et lorsque les proches parents, les orphelins, les nécessiteux assistent au partage, offrez-leur quelque chose de l’héritage, et parlez-leur convenablement » (An-Nissa 8). Le Très Haut dit : « offrez-leur quelque chose de l’héritage » qui signifie : accordez-leur une partie de cet héritage, « et parlez-leur convenablement. » et si vous ne leur donner rien pour absence de bien à partager alors « parlez-leur convenablement. »
La prise en charge des orphelins n’est pas conditionnée à leur pauvreté. Non leur prise en charge est nécessaire suite à leur privation – pour une sagesse que Seul Allah détient – de l’affection, de l’amour, de la présence de l’un des parents ou des deux parents en même temps. Rappelons, que le Saint Coran ne les a pas classés parmi le bénéficiaire de la Zakat dans la parole du Très Haut qui dit : « Les Sadaqâts ne sont destinés que pour les pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs ont gagné en foi, l’affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d’Allah, et pour le voyageur en détresse. C’est un décret d’Allah ! Et Allah est Omniscient et Sage. » (At-Tawba 60). De ce fait, l’orphelin a besoin de celui qui lui témoigne une présence, qui comblera une absence, qui le prendra en charge en gérant ses affaires avec sincérité, avec soin et sécurité, et ce jusqu’à sa majorité.
A la majorité, la qualification d’orphelin se dissipera et l’orphelin devient, ainsi, gestionnaire lui-même de ses propres affaires, et ses biens lui seront remis. A ce propos, L’Exalté dit : « Et donnez aux orphelins leurs biens ; n’y substituez pas le mauvais au bon. Ne mangez pas leurs biens avec les vôtres : c’est vraiment un grand péché. » (An-Nissa 2). Cependant, lors de la remise des biens, il est indispensable de mettre la personne en épreuve et d’effectuer cette remise en présence des témoins : « Et éprouvez la capacité des orphelins jusqu’à ce qu’ils atteignent l’aptitude ; et si vous ressentez en eux une bonne conduite, remettez-leur leurs biens. Ne les utilisez pas dans votre intérêt avec gaspillage et dissipation, avant qu’ils ne grandissent. Quiconque est aisé, qu’il s’abstienne d’en prendre lui-même. S’il est pauvre, alors qu’il en utilise raisonnablement : et lorsque vous leur remettez leurs biens, prenez des témoins à leur encontre. Mais Allah suffit pour observer et compter. » (An-Nissa 6). Le recueillant de l’orphelin est son mandataire dans la gestion de ses biens et ses propriétés avec Marouf, il ne peut agir que dans les limites de ce qui est autorisé raisonnablement « Ceux qui mangent disposent injustement des biens des orphelins ne font que manger du feu dans leurs ventres. Ils brûleront bientôt dans les flammes de l’Enfer. » (An-Nissa 10).
Notre Prophète Mohamed (BPSL) est né orphelin de père et a perdu, ensuite, sa mère. Autrement dit, il a vécu orphelin de père et de mère. Il fut le mieux placé pour parler de la situation de l’orphelin. Il n’a cessé d’inciter les gens à traiter les orphelins avec bienséance, il annonçait l’élévation au degré supérieur la position de celui qui accueillait un orphelin. Il est cité dans Sahih Muslim que le Prophète (BPSL) disait : « celui qui accueille un orphelin est avec moi comme cela au Paradis » puis l’Imam Malik a montré l’index et le majeur. Ce qui signifie que, quel que soit le statut de parenté entre l’orphelin et celui qui le prend en charge, qu’il soit de ses proches ou pas, il sera avec le Prophète (BPSL) au Paradis.
La prise en charge de l’orphelin, son conseil, son orientation, son éducation sur la base des valeurs et des bonnes moralités, représente un bien important : « Et ils t’interrogent au sujet des orphelins. Dis : « Leur faire du bien est la meilleure action. Si vous vous mêlez à eux, ce sont alors vos frères [en religion]. Allah distingue celui qui sème le désordre de celui qui fait le bien. Et si Allah avait voulu, Il vous aurait accablés. Certes Allah est Puissant et Sage. » (Al-Baqara 220). La parole d’Allah qui dit : « Leur faire du bien est la meilleure action » signifie l’ensemble de bien, que ce soit le fait de veiller sur leur éducation, leur moralité, leur sécurité, leur enseignement, leur prise en charge totale (nourriture, habillement, épanouissement etc.) et ce à l’instar de ceux qui vivent avec leurs parents. La prise en charge de leurs moyens suppose fructification, gestion et préservation.
Allah, L’Exalté dit : « Si vous vous mêlez à eux, ce sont alors vos frères en religion. ». Se mêlez à eux signifie effacement de toute distinction. Autrement dit, au-delà, de la prise en charge, de l’éducation, de la gestion, il faut l’accompagnement, la Kafala, l’alliance etc. Ils sont de ce fait vos frères, en espèce humaine, en religion ou en citoyenneté. C’est pourquoi, Le Véridique s’adresse à Son Prophète (BPSL) et dit : « Quant à l’orphelin, donc, ne le maltraite pas » si tu vois un orphelin, ne le maltraites pas, ne sois pas injuste envers lui et ne le prive pas de son droit, au contraire, sois bienséant envers lui et dans une autre lecture, cette signification porte le sens de l’interdiction de l’humiliation face à cet orphelin.
Que la prière et la bénédiction d’Allah soient sur notre Bien-aimé Mohamed et sur son foyer