Discours du vendredi 14.02.2020 : « la justice est le principe de la vie commune »
La justice est le principe de la vie commune
Allah, L’Exalté a recommandé aux époux lorsqu’ils établissent le pacte du mariage qu’ils veillent au bon vivre ensemble en permanence dans la totale perfection, car, ceci est plus apaisant pour l’âme, plus satisfaisant et plus serein pour la vie. Le Véridique, Le Très haut, dit : « Alors, c’est soit la reprise conformément avec Maarouf, ou la libération avec bienséance » (Al-Baqara 229). La relation conjugale doit se baser sur la collaboration équitable entre les deux époux, une collaboration dans la prise en charge des enfants et dans les responsabilités et les droits qui mènent à la réussite de la famille. Chacun des époux possède des droits et des devoirs réciproques qui portent sur la vie commune licite légale. Il s’agit notamment du vivre ensemble avec Marouf, d’un respect réciproque, de l’affection et de la miséricorde, de la préservation de l’intérêt familiale, et aussi du fait que les deux époux assument la responsabilité de la gestion du foyer et des enfants et les bonnes relations de chacun d’eux avec les parents et les proches de l’autre. Le Très Haut dit : « Alors, reprenez-les conformément au Maarouf ou libérez-les conformément au Maarouf. Mais ne les retenez pas pour leur faire du tort, vous transgresseriez alors et quiconque agit ainsi se fait du tort à lui-même » (Al-Baqara 231). Les dispositions de la famille qui doivent être respectées sont « des limites d’Allah » et non des recommandations et des interdictions émanant de la passion de l’un des époux , allant à l’encontre des finalités du Législateur. Celui qui en assure et sauvegarde, ces prescriptions divines le Paradis sera sa demeure, tandis que celui qui les transgresse et désobéi à son Seigneur, ne fait que du tort à lui-même « Ils sont ceux qui se repentent, qui adorent, qui louent, qui parcourent la terre (ou qui jeûnent), qui s’inclinent, qui se prosternent, qui commandent le convenable et interdisent le blâmable et qui observent les lois d’Allah… et fais bonne annonce aux croyants. » (At-Tawba 112) « Tels sont les ordres d’Allah. Et quiconque obéit à Allah et à Son messager, Il le fera entrer dans les Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour y demeurer éternellement. Et voilà la grande réussite. » (An-Nissa 13) « Voilà les lois d’Allah : ne vous en approchez donc pas. C’est ainsi qu’Allah expose aux hommes Ses enseignements, afin qu’ils deviennent pieux » (Al-Baqara 187) « Telles sont les lois d’Allah. Quiconque cependant transgresse les lois d’Allah, se fait du tort à lui-même. Tu ne sais pas si d’ici là Allah ne suscitera pas quelque chose de nouveau » (At-Talaq 1) « Voilà les ordres d’Allah. Ne les transgressez donc pas. Et ceux qui transgressent les ordres d’Allah ceux-là sont les injustes » (Al-Baqara 229) « Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, et transgresse Ses ordres, Il le fera entrer au Feu pour y demeurer éternellement. Et celui-là aura un châtiment avilissant. » (An-Nissa 14) « Voilà les ordres d’Allah, qu’Il expose aux gens qui comprennent. » (Al-Baqara 230). La voie de la réussite à suivre pour tous croyant et croyante porte sur : la pudeur, la reconnaissance, le regret et la décision de ne plus commettre à nouveau cet acte, tout en déployant un effort pour corriger le mal et rattraper nos actes précédents. Ceci, afin de sauvegarder les limites d’Allah avec puissance et fermeté de façon permanente tout en observant la modération dans toutes les situations. « Ceux qui disent : « Notre Seigneur est Allah» et qui ensuite se tiennent sur le droit chemin. Ils ne doivent avoir aucune crainte et ne seront point affligés. Ceux-là sont les gens du Paradis où ils demeureront éternellement, en récompense de ce qu’ils faisaient. » (Al-Ahqaf 13-14).
Les responsabilités de chaque membre de la famille sont répartis avec équité selon le domaine de chacun d’eux, ces tâches sont accomplies à partir de l’affection et la tolérance, non pas à partir de la préférence et la haine. Elles sont accomplies avec Ihssan (bienséance) et Marouf, non pas avec injustice et désir de vengeance. Ce qui signifie que la répartition des tâches est fondée sur la complémentarité pour servir les intérêts de la famille, sa stabilité et la sauvegarde de son équilibre pour le bien de chaque membre et pour assurer la sécurité des enfants et des personnes sous la tutelle. Car, Allah, L’Exalté a créé l’homme et la femme afin que chacun complète l’autre, chacun a sa propre mission. Le véridique, Le Très Haut dit : « Par la nuit quand elle enveloppe tout. Par le jour quand il éclaire. Et par ce qu’Il a créé, mâle et femelle. Vos efforts sont divergents » (Al-Layl 1-4). La sagesse tirée par cette partie porte sur la succession entre la nuit et le jour qui renferme des bénéfices innombrables. En effet, si la vie se déroulait entièrement de nuit, la vie aurait été impossible, de même si cela se déroulait entièrement en jour, l’homme ne connaitrait pas le repos et cela nuirait aux intérêts des gens qui connaitraient l’échec. Puis, Le Tout Puissant jure par le mâle et la femelle qui ont besoin les uns des autres, chacun d’eux complète l’autre. L’homme n’est pas meilleur que la femme et la femme n’est pas meilleure que l’homme. Ils sont complémentaires dans les tâches sociales et égaux face aux devoirs « Leur Seigneur les a alors exaucés : En vérité, Je ne laisse pas perdre le bien que quiconque parmi vous a fait, homme ou femme, car vous êtes les uns des autres » (Al-Imran 195). Le Prophète (BPSL) a dit : « le meilleur d’entre vous est le meilleur pour sa famille ». Ce Hadith nous dit que la valeur de l’action, se détermine en fonction de ta proximité avec la personne envers qui tu fais preuve de bien. Si tu veux du bien, sache alors que les actions les plus méritantes sont ceux qui se déroulent là où personne ne te voit, personne ne te remercie, personne ne t’applaudi, où on ne trouve ni de récompense, ni de sourire de la part des étrangers… Ce qui émane du hadith « le meilleur d’entre vous est le meilleur pour sa famille » est l’action principale, ce qui reste sur terre à travers tes descendances, alors que tout le reste est de l’écume qui s’en va. Le Prophète (BPSL) a bien déterminé cela en disant : « Il suffit à l’homme comme péché de ne pas subvenir aux besoins de ceux dont il a la charge» (Muslim). Car, si tu négliges ou égards la personne dont tu as la charge, la société toute entière ne pourra rattraper ce manquement ! c’est sur ce point que repose tout le sujet.
Les relations entre les époux et entre chaque membre de la famille doit se baser sur l’équité et être doté de Ihssan (bienséance) et se conformer au Marouf. L’Exalté dit : « Certes, Allah commande l’équité, la bienfaisance et l’assistance aux proches. Et Il interdit la turpitude, l’acte répréhensible et la rébellion. Il vous exhorte afin que vous vous souveniez. » (An-Nahl 90). Les savants ont interprété « la justice et la bienfaisance » dans ce verset de la facon suivante :
La justice représente l’égalité entre l’action entreprise et sa récompense ou sa sanction si cet acte est mauvais. Par contre, l’Ihsan la bienfaisance représente le fait de récompenser la bonne action par ce qui est encore meilleur et de répondre à la mauvaise action par le moindre.
La justice dans la croyance : est la croyance quant à ce qui est vrai. La justice en matière des actes de l’Homme porte sur la pratique de ce qui peut assurer le bonheur de cet Homme, ce qui peut le libérer de la misère et du déséquilibre qui apparaissent lorsqu’il suit sa passion. La justice dans ce cas est un état constant dans l’âme, qui incite son auteur à s’armer de piété et ne pas se laisser influencer par les passions.
La justice dans la société : c’est de récompenser le bienfaisant pour sa bonne action et de punir le mauvais pour le mal commis, d’accorder la justice à l’opprimé face à son oppresseur. C’est aussi que chaque responsable dans la société assume les tâches selon ses capacités et son pouvoir, de ne pas faire de distinction entre les personnes lorsqu’on inflige les sentences, que nul ne soit épargné du pouvoir de la loi… La justice dans ce sens ne peut se réaliser ou être imaginée qu’entre deux parties, l’un face à l’autre, et ne peut se pratiquer que suivant des règles tracées, des dispositions préalables et des valeurs précises… C’est sur cette notion ayant une dimension sociale de la justice que le Saint Coran a traité en la considérant – en plus de la nécessité de la réaliser avec sincérité – comme étant la base d’une une vie sociale sereine. Le Véridique, L’Exalté dit : « Certes, Allah vous commande de rendre les dépôts à leurs ayants-droit, et quand vous jugez entre des gens, de juger avec équité. Quelle bonne exhortation qu’Allah vous fait. Allah est, en vérité, Celui qui entend et qui voit tout. » (An-Nissa 58) « Ne suivez donc pas les passions, afin de ne pas dévier de la justice. Si vous portez un faux témoignage ou si vous le refusez, sachez qu’Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. » (An-Nissa 135) « Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l’équité, cela est plus proche de la piété. Et craignez Allah. Car Allah est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. » (Al-Maïda 8) « Et quand vous parlez, soyez équitables même s’il s’agit d’un proche parent. Et remplissez votre engagement envers Allah. Voilà ce qu’Il vous enjoint. Peut-être vous rappellerez-vous. » (Al-An’am 152). La substance de la justice sociale se base sur la la lutte contre l’injustice ou l’oppression, c’est ce qu’est demandé de n’importe quel pouvoir judiciaire afin d’accorder aux ayants droits leurs droits conformément aux dispositions légales ou aux règles impératives.
La vie conjugale est une société, l’amour est son capital social, faire don de cet amour constitue la base d’une bonne relation, ceci est un amour en Allah et de Sa satisfaction… ce qui a été fait pour Lui demeure et persiste, tandis que l’acte qui a été accompli en dehors de cela connaitra la rupture et la séparation. C’est à travers l’amour pour Allah que l’homme donne de son mieux pour satisfaire son épouse et œuvre pour la soulever en piété et la protéger de tout ce qui peut l’atteindre ou qui peut lui être mal… ils se sont réunis suivant la religion de l’Islam, ils se sont mariés suivant la Sunna du Messager d’Allah (BPSL). De même, poussée par l’amour, l’épouse œuvre pour faire tout ce qui peut satisfaire son époux et l’aide à s’élever en piété. Ensemble, ils supportent le foyer et chacun d’eux fournis tous ses efforts pour réussir cette mission et obtenir la satisfaction d’Allah, Le Très Haut pour accéder au Paradis. En présence de l’amour, les problèmes se dissipent, les tâches deviennent faciles, les âmes deviennent légères, en présence de la foi en Allah, la vie conjugale devient une obéissance pour Allah, l’accomplissement du devoir devient une adoration qui vise la satisfaction d’Allah, l’accomplir ne peut être réaliser qu’en totale sincérité et satisfaction, ni par peur, ni par amour pour son conjoint, mais, c’est à partir de la croyance et de l’amour pour Allah que la vie conjugale entre les époux devient légitimes. Des obligations pour Allah avant que ce soit l’obligation de chacun envers l’autre, c’est pourquoi, les savants disent : « le mariage est fondé sur la générosité, tandis que la vente est fondée sur l’intérêt personnel».
Se référer à la sagesse pour résoudre les conflits familiaux s’il y a lieu, l’invitation à sauvegarder l’affection, le dialogue et la satisfaction ne peuvent prendre fin qu’après que la vie commune devienne impossible. Même dans les moments les plus difficiles, on trouve que la meilleure solution pour résoudre les problèmes non résolus et la diversification des centres d’intérêts est le consensus tout en gardant le calme, la sagesse et en préservant les intérêts communs. L’appel à la réconciliation se réitère fortement plusieurs fois dans le Coran et la Sunna, si les époux n’arrivent pas à trouver une solution par eux seuls, l’arbitrage devient un recours fondamental en Islam qui mérite d’être honoré, si tous les moyens visant à sauver la famille échouent. La politique de l’Islam a instauré des solutions qui limitent les conséquences et empêche le mal que chaque époux peut infliger à l’autre, ainsi que tout usage de son point faible ou son attache à l’enfant « Mais si vous vous réconciliez et vous êtes pieux… donc Allah est, certes, Pardonneur et Miséricordieux . Si les deux se séparent, Allah de par Sa largesse, accordera à chacun d’eux un autre destin. Et Allah est plein de largesses et parfaitement Sage » (An-Nissa 129- 130)
Que la prière et la paix soient sur le Prophète Bien-aimé et sur son foyer