Discours du vendredi 16.12.2022 : « Les parents et les biens qu’ils possèdent »
Afin de subvenir à leur propre besoin et à ceux de leurs enfants et afin de vivre une vie décente sur cette terre, les parents œuvrent cherchant leur subsistance par le travail, l’endurance et la persévérance. Cet effort par les moyens légitimes et légaux, intervient jour et nuit, hiver comme été, de plein gré ou par contrainte, en état de bonne santé comme en état de fébrilité parfois. Ceci démontre qu’ils transmettent, d’une manière ou d’une autre, à leur progéniture, la valeur du travail, la nécessité du travail et l’importance de l’action. Ainsi, ils traduisent pour eux la parole du Prophète (BPSL) lorsqu’il dit : « Nul personne ne se nourrit d’une meilleure subsistance que celle obtenue de son travail » ainsi que la parole du Très Haut qui dit : « C’est Lui qui vous a soumis la terre : parcourez donc ses grandes étendues. Mangez de ce qu’Il vous fournit. Vers Lui est la Résurrection. » (Al-Moulk 15).
La prise en charge des enfants est décrétée par Allah. Elle court jusqu’à ce que l’enfant acquière la capacité d’autonomie et d’indépendance financière. L’enfant remarquera de facto, en société, que, un jour ou l’autre, le travail et la persévérance sont un passage obligatoire : « Nul personne ne se nourrit d’une meilleure subsistance que celle obtenue de son travail ».
Consciemment ou inconsciemment, les parents savent que ce qu’ils dépensent pour eux même et pour leurs enfants représente le meilleur investissement. Le croyant considère cet investissement comme la meilleure aumône auprès d’Allah, Le Très Haut, car Le Prophète Mohammad (BPSL) dit « commence par toi-même, puis par ceux qui se trouvent à ta charge ». En effet, les parents sont concernés par l’appel d’Allah, L’Exalté qui les incitent à veiller sur le bien licite dans leur dépense et dit : « Ô les croyants ! Dépensez des meilleures choses que vous avez acquis » (Al-Baqara 267). Il s’agit d’un appel général qui concerne l’ensemble des biens qu’acquière le croyant. En revanche, l’obligation qui repose sur les parents envers leurs enfants n’octroie pas à ces derniers le degré de propriétaires des biens possédés par les parents en leur vivant, et ne leur accorde pas le droit de s’opposer à la gestion adoptée par l’un des parents sur ce qu’il possède, quelle que soit cette gestion.
L’être humain a le droit d’agir librement et pleinement dans la gestion de son bien en son vivant, par la vente, l’achat, la donation, l’aumône ou autres actions, et ce, tant qu’il possède pour cela la capacité totale pour le faire. En outre, il doit s’acquitter de tous les droits relatifs à son bien, comme dépenser pour lui-même et pour ses enfants, pour les parents, ceux qui sont dans le besoin parmi les proches, les orphelins, les nécessiteux et le voyageur en détresse, de s’acquitter des dettes, de payer la zakat, etc., tout en veillant, cependant, à ce que ces dépenses ne sombrent pas dans l’excès, ni dans le gaspillage, faute de quoi, cela risque de provoquer des privations.
Le propriétaire des biens, peut également faire la donation de l’ensemble ou d’une partie de son bien, mais sans risquer de préjudice, ni pour lui-même, ni pour ses héritiers après lui. Il est à rappeler que plusieurs compagnons du Prophète ont fait don d’une grande partie de leur bien, et le Prophète (BPSL) a agréé cela, notamment pour ceux qui ont l’expérience et la capacité d’accroitre et de développer leur bien, comme Abou Baker Assidik – qu’Allah l’agrée. Dans Sahih Al-Boukhari, on lit que le Prophète (BPSL) a dit à Saad Ibn Abi Waqas qui voulait léguer l’ensemble de son bien : « Le tiers, et le tiers est déjà beaucoup, si tu laisses tes héritiers riches est meilleur que de les laisser à des gens en faisant la charité ». Dans ce cadre, Le Véridique L’Exalté dit : « Que la crainte saisisse ceux qui laisseraient après eux une descendance faible, et qui seraient inquiets à leur sujet ; qu’ils redoutent donc Allah et qu’ils prononcent des paroles justes. » (An-Nissa 9).
Il est recommandé, donc, que le testament soit au profit des proches qui ne font pas partie des héritiers. Il est rapporté dans Sahih At-Tirmidhi que le Prophète (BPSL) a dit : « Allah a accordé à chacun des ayants droits son droit, alors, point de testament à un héritier ».
En effet, Il est autorisé à l’un des parents ou les deux, de leur vivant, de faire donation de leur bien à leurs enfants ou à certains d’entre eux. Il est préférable, cependant, d’être équitable dans cela. Il est rapporté dans Sahih Al-Boukhari que le Prophète (BPSL) a dit à un compagnon, père de Noman Ibn Bachir Al-Ansari : « As-tu donné à l’ensemble de tes enfants comme tu as donné à celui-là ? » il a répondu : « non ! » alors Il a dit : « Craignez Allah et soyez juste avec vos enfants ».
Nombreux sont ceux qui ont suivi, dans cela, la doctrine de Malik, Ath-Thawri et Ach-Chafi’i. Ils ont convenu que la parole dite par le Prophète (BPSL) au père de Noman était avant de finaliser la donation. De ce fait, le Messager d’Allah (BPSL) l’a orienté et lui a expliqué les priorités à l’instar de l’exemple de celui qui voulant la Face d’Allah, et confirmé, fait un don aux autres qui ne sont pas proches parents et délaisse les proches parents, celui-là manifeste un manquement au droit en délaissant la priorité, malgré cela, il a exécuté son action qui reste valable.
Il est donc préférable de délaisser la préférence entre les enfants en matière de donation, et si les parents ou l’un d’eux recourt à cette préférence en accordant à l’un des enfants sans les autres, ceci est permis, tant qu’il n’y a pas intention de porter préjudice aux autres.
Que la prière et la bénédiction d’Allah soient sur notre Prophète Bien-aimé et sur son foyer