Discours du vendredi 19 décembre 2025 : « La coopération au service des cœurs et de la société »
Louange à Allah nous Le louons, nous implorons Son aide, nous Lui demandons pardon, nous nous repentons à Lui, nous cherchons Son agrément, et nous attestons qu’il n’y a de divinité qu’Allah, Unique, sans associé. Il a fait de la coopération une voie vers la prospérité, et de la solidarité un chemin vers la miséricorde et la foi. Et nous attestons que notre maître Muḥammad est Son serviteur et Son Messager, envoyé avec la guidée et la religion de vérité, rassemblant les cœurs après leur division et unissant les âmes après leur conflit. Que les bénédictions d’Allah et Sa paix soient sur lui, sur sa famille, ses Compagnons et tous ceux qui suivent sa voie jusqu’au Jour du Jugement.
Après cela, ô serviteurs d’Allah : parmi les valeurs coraniques sur lesquelles se fondent les sociétés et par lesquelles les civilisations se construisent, il y a la parole d’Allah le Très-Haut : « Et entraidez-vous dans la bonté et la piété, et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression » (Sourate Al-Māʾidah, verset 2). Un verset court par sa forme, immense par son sens ; il résume l’approche sociale de l’Islam : une coopération dans tout ce qui est bien, un éloignement de tout ce qui est mal, et un souci constant de la préservation et de la rectitude de la société.
Ô serviteurs d’Allah : « Al-Birr » (la bonté) est un terme global qui englobe tout bienfait et toute utilité offerts aux gens : aider un nécessiteux, soutenir une famille, guider un égaré, enseigner un ignorant, encadrer la jeunesse, intégrer les personnes marginalisées, renforcer les liens entre les membres de la société. Quant à « At-Taqwā » (la piété), elle est l’âme de cette action : elle la corrige, la purifie et la préserve des intérêts égoïstes et des intentions corrompues. Cela nous amène à aborder un premier point.
- La mosquée et le travail associatif dans la réalité des musulmans en Europe. Le travail associatif est devenu un pilier fondamental de la vie des musulmans en Europe. Dans notre histoire, la mosquée n’était pas seulement un lieu de prière, mais aussi un centre d’éducation et d’éthique, un espace de consultation et de construction de relations humaines solides. Aujourd’hui, les associations prolongent cette fonction : elles œuvrent dans le cadre de la loi, contribuent à la cohésion sociale, soutiennent les familles et ouvrent leurs portes à tous, sans discrimination.
En temps de crise, notre responsabilité apparaît avec encore plus de clarté. Une société ne se construit pas avec des individus dispersés, mais avec des cœurs unis. Le Messager d’Allah (ﷺ) a dit : « Le croyant envers le croyant est comme un édifice dont les parties se renforcent mutuellement », et il a également dit : « L’exemple des croyants dans leur affection mutuelle, leur compassion et leur sympathie est celui d’un seul corps. Si un membre souffre, tout le corps réagit par l’insomnie et la fièvre. » Si un seul corps ne laisse pas un membre souffrir sans réagir, comment pourrions-nous abandonner une famille en détresse, un jeune désorienté, un nécessiteux trop pudique pour demander, ou une personne âgée vivant dans la solitude ? Telle est la signification profonde de la bonté, et tel est le cœur de notre mission.
- Les valeurs de citoyenneté et d’intégration positive : La société dans laquelle nous vivons est une patrie commune, et la responsabilité de sa sécurité et de son harmonie est partagée. Notre engagement dans le travail caritatif et social ne vise ni l’ostentation ni la louange ; il est l’accomplissement d’une responsabilité qu’Allah nous a confiée et l’application concrète de la parole du Prophète (ﷺ) : « Les meilleurs des gens sont les plus utiles aux gens. » Cela inclut tout le monde, sans exception. Montrons les valeurs de notre religion par nos actes : le respect, la discipline, le service des plus faibles, le soutien aux familles, l’ancrage des jeunes et la construction de ponts de confiance avec l’ensemble de la société. Que nos mosquées et nos associations soient des phares de miséricorde et d’ouverture, et non des espaces fermés ou isolés.
Ô serviteurs d’Allah, retenons trois messages pratiques pour nos mosquées et nos associations.
Premièrement : être un refuge de miséricorde et de soutien social. En temps de crise, les fractures sociales apparaissent et les plus vulnérables deviennent encore plus fragiles. Il est alors attendu de nos mosquées et de nos associations qu’elles soient un véritable filet de sécurité sociale, coopérant avec les institutions officielles, dans le cadre de la loi, afin d’apporter un soutien alimentaire, humanitaire et psychologique aux personnes touchées.
Deuxièmement : être une boussole des valeurs et de l’éthique. Sous la pression de la vie, l’éthique peut s’affaiblir. Soyons des centres de rappel de la patience, de l’honnêteté, du bon comportement, du respect de la loi, et du rejet de la violence et de la haine. Que notre devise soit claire : nous servons la société par notre éthique avant même nos services.
Troisièmement : être un pont de coopération et de citoyenneté active. Le travail associatif n’est pas réservé à un groupe plutôt qu’à un autre ; il est une opportunité de participer à la construction de la patrie. À travers des projets caritatifs, culturels et sociaux ouverts à tous, nous présentons une image concrète de l’Islam dans ses significations les plus nobles : la tolérance, le respect et le don de soi.
En conclusion, nous lançons un appel à chaque individu : la coopération dans la bonté n’est pas un slogan à afficher, mais un devoir à vivre. Le Prophète (ﷺ) a dit : « Allah vient en aide au serviteur tant que le serviteur vient en aide à son frère. » Coopérons — dans le cadre de ce que permet la loi — pour soutenir le nécessiteux, éduquer l’enfant, prendre soin de la famille, aider la personne âgée, encadrer la jeunesse et construire des ponts de confiance dans la société dans laquelle nous vivons.
Ô toi qui t’assieds dans ta mosquée ou ton association, interroge-toi : que puis-je offrir ? Ai-je une heure par semaine ? Ai-je une compétence utile aux autres ? Ai-je des biens pouvant soulager la détresse d’un nécessiteux ? Ne sous-estime aucun bienfait. Engageons-nous dès aujourd’hui à être plus coopératifs, plus ouverts et plus présents positivement dans notre société.
Ouvrons nos portes à toute idée utile et à toute main tendue vers le bien, quelle que soit son origine. Et invoquons Allah en disant : Ô Allah, fais de nous des clés pour le bien et des verrous pour le mal. Ô Allah, améliore notre situation, guéris nos cœurs et unis nos paroles sur la piété.
Notre dernière invocation est : louange à Allah, Seigneur des mondes.
Et que les bénédictions d’Allah et Sa paix soient sur notre Prophète Muḥammad, sur sa famille et sur l’ensemble de ses Compagnons.