Les fondements de l’Islam relatifs au licite (halal) et à l’illicite (haram) (2e partie)
Ô serviteurs d’Allah, je vous recommande, ainsi qu’à moi-même, de craindre Allah, conformément à Sa parole : « Celui qui craint Allah, Il lui accordera une issue favorable et lui accordera Ses subsistances d’où il ne s’y attend pas ; et quiconque craint Allah, Il lui facilitera sa conduite, Il effacera ses fautes et lui donnera une énorme récompense. Et quiconque place sa confiance en Allah, Il lui suffit. Certes, Allah atteint Son but. Allah a assigné à chaque chose sa juste mesure. » (s. 65, v. 2- 3).
Ô serviteurs d’Allah, l’Islam nous donne des repères clairs pour distinguer ce qui est halal de ce qui est haram. Il a clairement défini que la compétence d’autoriser ou d’interdire appartient exclusivement à Allah (Exalté soit-Il), car Lui seul distingue parfaitement le corrupteur du réformateur. Il a également fait dépendre l’interdiction de toute forme de mal et de préjudice. Ainsi, ce qui est purement nuisible est haram, ce qui est purement bénéfique est halal, et dans les cas où le préjudice l’emporte sur l’avantage, c’est haram, tandis que là où l’avantage l’emporte sur le préjudice, c’est halal. C’est ce qu’Allah (Très-Haut) a illustré à propos de l’alcool et des jeux de hasard, en disant : « Ils t’interrogent sur le vin et le jeu de hasard. Réponds-leur : « Dans l’un comme dans l’autre, il y a un grave préjudice et quelques avantages pour les hommes ; mais le préjudice l’emporte largement sur les avantages qu’on peut en tirer. » (Al- Baqara : 219).
Après avoir abordé les deux premiers principes dans le précédent discours, examinons à présent les suivants.
Troisième principe : Ce qui conduit à l’illicite est haram
Si l’Islam interdit un acte, il interdit également les moyens qui y conduisent. Ainsi, s’il interdit la fornication, il prohibe tout ce qui la favorise : l’exhibitionnisme outrancier, la promiscuité illicite ou l’isolement coupable.
C’est pourquoi les savants ont établi la règle : « Tout ce qui mène à l’illicite est haram. »
Par ailleurs, les conséquences du haram ne se limitent pas à celui qui le commet directement ; elles s’étendent à tous ceux qui y collaborent, matériellement ou moralement, chacun portant la responsabilité à la mesure de sa participation. Tout ce qui facilite l’illicite est également haram, et quiconque y prend part est complice, conformément à la parole du Prophète (BPSL) qui a maudit celui qui mange de l’usure et celui qui la met en place. [Al-Bukhârî].
Quatrième principe : Contourner le haram est haram
L’Islam prohibe toute manœuvre visant à rendre licite ce qu’Allah a interdit par des moyens détournés ou des ruses mensongères. Changer le nom d’une chose illicite, ou en modifier la forme, ne la rend pas pour autant permise si son essence demeure identique. Ainsi, inventer de nouvelles appellations pour l’usure ou l’alcool afin de justifier leur consommation ou leur pratique n’annule en rien le caractère illicite. Le Prophète (BPSL) a d’ailleurs prédit : « Des gens de ma communauté rendront licite le vin sous un autre nom qu’ils lui donneront. » [Rapporté par Adh-Diyâ’ Al-Maqdisî].
Cinquième principe : Pas de favoritisme ni de discrimination en matière d’illicite
En Islam, rien n’est haram pour certains et halal pour d’autres, en dehors d’une preuve légitime. Il n’existe aucune autorisation spéciale permettant à une catégorie de personnes de commettre ce qui demeure illicite pour les autres.
Selon la foi islamique, Allah est le Seigneur de l’humanité, et c’est à Sa Loi (Chari‘a) que se réfèrent les croyants pour distinguer le licite (halal) de l’illicite (haram). Ce qu’Il a rendu halal demeure permis pour ceux qui se conforment à Sa Loi, et ce qu’Il a déclaré haram reste interdit, jusqu’au Jour de la Résurrection.
Par exemple, le vol est haram, qu’il soit commis par un musulman ou non, et la punition s’applique à tout voleur, quel que soit son statut. Le Prophète (BPSL) l’a illustré en déclarant : « Ceux d’avant vous ont péri parce que, lorsque l’un de leurs notables volait, ils l’épargnaient, alors que lorsqu’un faible volait, ils appliquaient la sanction. Par Allah, si Fâtima, la fille de Muhammad, avait volé, je lui aurais infligé la même peine. » [Al-Bukhârî].
Sixième principe : Prévenir les situations douteuses.
Par Sa miséricorde, Allah (Exalté soit-Il) n’a pas laissé les gens dans la confusion, mais a clairement distingué le halal du haram, comme Il l’affirme : « Alors qu’Il vous a détaillé ce qu’Il vous a interdit. » (Al-An‘âm : 119).
Ce qui est clairement halal ne pose aucun problème ; ce qui est clairement haram, il n’admet aucune dérogation. Il existe toutefois une zone intermédiaire, celle des choses douteuses, pour lesquelles la permission ou l’interdiction n’est pas évidente pour certain, soit par confusion sur les preuves, soit par difficulté à appliquer le texte à un cas précis.
Le Messager d’Allah (BPSL) a dit : « Le halal est clair, le haram est clair, et entre les deux se trouvent des choses douteuses. Celui qui se tient à l’écart de ces doutes se préserve de tomber dans le haram ; car les interdits sont comme un enclos sacré : quiconque s’en approche trop risque de le franchir. » [Hadith unanimement reconnu].
Le croyant sincère doit donc rechercher l’avis correct pour toute question, qu’elle concerne sa vie personnelle, familiale, sociale ou son lien avec Allah.
Il se réfère toujours aux commandements d’Allah (Exalté soit-Il) et aux règles évidentes de Sa Loi. Toute situation douteuse possède en effet un jugement fondé sur des preuves claires, que le croyant doit apprendre afin de s’arrêter dès que le doute surgit et se conformer à la certitude jusqu’à ce que la confusion se dissipe. Il doit aussi consulter les savants et les personnes compétentes, car la science, qui
est partie intégrante de la religion, doit être puisée auprès de ceux qui s’en tiennent fermement à la droiture.
Allah (le Véridique) dit : « Demandez donc aux érudits du Livre, si vous ne savez pas. » (Al-Anbia 7) Le Très Haut dit aussi « Interroge donc qui est bien informé de Lui. » (Al-Furqan 59). Ainsi, le remède à toute confusion réside dans la quête du savoir et la consultation des personnes compétentes.
Puisse la prière et la bénédiction d’Allah se répandre sur le Prophète Muhammad, sur sa famille et sur ses compagnons.