Qu’elles aient obtenu de vous un engagement solennel
Qu’elles aient obtenu de vous un engagement solennel
Tout engagement entre deux créatures est considéré comme un simple engagement, tandis que l’engagement qui réunit l’homme et la femme avec laquelle il se marie, est un engagement solennel. Ce dernier est l’inverse de la souplesse. Allah n’a qualifié de solennel que les engagements des Prophètes et des repentis parmi ceux qui ont suivi Moussa – que la paix soit sur lui. Il dit : « Lorsque Nous prîmes des prophètes leur engagement, de même que de toi, de Nouh, d’Ibrahim, de Moussa, et d’Issa fils de Mariem : et Nous avons pris d’eux un engagement solennel » (Al-Ahzeb 7) « Et pour obtenir leur engagement, Nous avons brandi au-dessus d’eux le Mont Tor, Nous leur avons dit : Entrez par la porte en vous prosternant. Nous leur avons dit : « Ne transgressez pas le Sabt » et Nous avons pris d’eux un engagement solennel » (An-Nissa 154) Il dit au sujet des mariés « Comment oseriez-vous le reprendre, après que l’union la plus intime vous ait associés l’un à l’autre et qu’elles aient obtenu de vous un engagement solennel » (An-Nissa 21). Dans ce verset « après que l’union la plus intime vous ait associés l’un à l’autre » on parle ici de l’union intime, et dans un autre verset, chacun des deux époux est considéré comme étant un vêtement et une protection pour l’autre, et dans un autre verset, Le Très Haut dit : « Cohabitez donc avec elles » ce qui signifie le contact charnel. C’est pourquoi, cet engagement solennel t’incite, en cas de difficulté dans la vie commune de supporter ou d’agir avec Marouf. Si cette difficulté persiste et qu’il n’y a aucun intérêt de poursuivre cette vie commune, chacun libère l’autre avec bienséance, ou du moins avec Marouf. Si l’un avait donné à l’autre un quintal de la chose la plus chère et qui a le plus de valeur (comme l’or…), il ne doit pas la reprendre, pourquoi ? c’est parce que cela représente le prix de l’union la plus intime qui a associé les époux. Le Véridique dit : « Comment oseriez-vous le reprendre, après que l’union la plus intime vous ait associés l’un à l’autre ». Il y a lieu ici de comprendre que le Véridique légifère des droits, mais n’interdit pas la faveur mutuelle, comme il ressort du verset : « Si de bon gré, elles vous en désistent quelque chose, disposez-en alors à votre aise et de bon cœur » (An-Nissa 4), car, la faveur mutuelle est meilleure que la justice, lorsque Le Véridique, Le Très Haut, légifère des droits, Il met en place des garanties et rappelle aux gens quant à la faveur mutuelle et dit : « Et n’oubliez pas votre faveur mutuelle.» (Al-Baqara 237). N’oubliez donc pas cette faveur instaurée, avec des droits définis. L’engagement solennel entre l’homme et la femme est beaucoup plus important vu ce qu’il comporte, sachant qu’il n’y a pas d’engagement plus important que celui des Prophètes. Tandis que ce qu’il y a entre l’homme et la femme porte sur le « pacte de mariage » au point que n’est permis à la femme que son époux, et à l’époux que son épouse.
Al-Qortobi a dit : « l’engagement solennel » débute par l’expression dite par celui qui supervise le mariage de la femme en disant « je t’ai donné cette femme en épouse » soutenue par la parole d’Allah « Alors, c’est soit la reprise conformément au ma’rouf, ou la libération avec ihsane ». Lorsqu’Anes Ibn Malik donnait ses filles ou les femmes de sa famille en mariage, il disait à celui qui vient les demander en mariage : « je te la donne en épouse, à condition que tu la prends conformément au ma’rouf, ou la libère avec ihsane. Le pacte est le terme qui autorise le mariage entre époux et d’avoir des rapports intimes, ce qui est démontré dans le Hadith du Prophète (BPSL) qui a dit : « Craignez Allah sur ce qui porte sur les femmes, vous les avez pris en dépôt envers Allah et vous avez obtenu l’autorisation d’avoir des rapports avec elles à travers la parole d’Allah » (Muslim).est c’est aussi la parole de Moujahid, Ikrama et El-Fourra’. Abderrazek et At-Tabarani ont rapporté de Katada au sujet de l’exégèse de la parole d’Allah : « après que l’union la plus intime vous ait associés l’un à l’autre » et ont dit : c’est ce qu’Allah a accordé pour l’époux qui doivent les prendre conformément au Marouf, ou la libèrent avec ihsane.
C’est aussi la parole d’Ibn Abbes et El-Hassan – qu’Allah les agréés – Initialement, la relation intime est interdite, l’homme et la femme n’ont le droit de la pratiquer qu’avec le mariage « et qui préservent leurs sexes de tout rapport, si ce n’est qu’avec leurs épouses… » (Al-Mouminoun 5) « Dis aux croyants de baisser leurs regards et de garder leur chasteté. C’est plus pur pour eux. Allah est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce qu’ils font. Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines… » (An-Nour 30-31). Allah a créé les couples à partir d’une seule âme afin que chacun d’eux cohabite avec l’autre, tout en exprimant de l’affection et en faisant preuve de clémence lors de toute faiblesse, défaillance ou injustice de la part de l’un des époux « Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des époux pour que vous viviez en tranquillité et Il a mis entre vous de l’affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent. » (Ar-Roum 21). Tous ceux qui croient en Allah et en Son Messager sont tenus par l’obéissance et le suivi du Prophète Mohamed (BPSL) « Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu’Allah et Son messager ont décidé d’une chose d’avoir encore le choix dans leur façon d’agir. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, s’est égaré certes, d’un égarement évident. » (Al-Ahzeb 36). Le pacte est une obligation et un attachement qui se fait de plein gré de l’Homme et en toute liberté. Il s’engage devant Allah, la loi et devant l’autre époux, devant les deux familles et la société, sur la préservation de ce pacte en secret et en public.
Parmi les dispositions du pacte solennel c’est le traitement avec ihsane dans la mise en place des obligations. Il ne suffit pas dans la politique règlementaire de la famille que l’individu accomplisse les devoirs dont il a la charge, il doit les pratiquer avec bienséance, cet excédant dans l’obligation doit se faire de sa propre initiative. C’est pourquoi, nous trouvons que les dispositions de la famille contenues dans Le Coran et la Sunna sont souvent liées avec les termes de Marouf et al-ihsane, lorsque le verset instaure une disposition légale obligatoire, il incite d’observer la tolérance dans l’application de cette règle « Et comportez-vous convenablement envers elles » (An-Nissa 19) « Au père de l’enfant de les nourrir et vêtir de manière convenable. » (Al-Baqara 233) « Quant à elles, elles ont des droits équivalents à leurs obligations, conformément à la bienséance » (Al-Baqara 228) « Alors, c’est soit la reprise conformément au Marouf, ou la libération avec bienséance » (Al-Baqara 229) « l’homme aisé selon sa capacité, l’indigent selon sa capacité – quelque bien convenable dont elles puissent jouir » (Al-Baqara 236). La moralité de « El-Ihsan » est donc sollicitée lors du mariage, lors de la vie commune et lors du divorce, lors de l’éducation des enfants et avec les proches, et la moralité de « Marouf » est sollicitée lors de la vie commune et lors de la séparation.
El-Ihsan et le Marouf comportent la notion de la tolérance, du pardon, de la générosité, de la miséricorde, de tenir sa promesse, l’application de ses obligations de la meilleure des manières, faire preuve de souplesse avec les règles et ne pas exagérer dans l’usage du droit, pardonner lorsqu’on est en position de force, se désister au profit de la partie faible, ne pas profiter de la faiblesse de l’autre… chaque membre de la famille est tenu de ressentir la présence d’Allah dans tous ses mouvements et ses décisions, y compris sa conscience. El-Ihsan consiste à « adorer Allah comme si tu Le voix, car, si tu ne Le vois pas, certes, Lui te voit » (Al-Boukhari). Les obligations familiales sont des obligations instaurées par L’Exalté, illustré pour nous par le Messager d’Allah (BPSL) à travers ses paroles, ses comportements et son mode de vie au sein de sa famille. En effet, pacte est fait entre les époux, au nom d’Allah, avec la parole d’Allah et avec un engagement envers Allah, c’est pourquoi, il est indispensable de fournir tous ses efforts pour accomplir cette mission de la meilleure manière « Et luttez pour Allah avec tout l’effort qu’Il mérite. C’est Lui qui vous a élus ; et Il ne vous a imposé aucune gêne » (Al-Hajj 78) et ce, dans le seul intérêt de l’individu « Et quiconque lutte, ne lutte que pour lui-même, car Allah peut Se passer de tout l’univers » (Al-Ankabout 6). Le Saint Coran a veillé à faire aimer à l’individu les obligations dont il a la charge d’accomplir, que cela porte sur les besoins de l’autre conjoint, ceux des enfants, l’éducation de ces derniers, assurer leurs besoins avec Marouf et Ihsan en fonction de ses capacités. La sérénité, la bienséance, le Marouf et la miséricorde sont des règles morales fondamentales dans la composition, le fondement et la préservation de la famille croyante.
L’Exalté dit : « Au Nom d’Allah, Le Très Miséricordieux, Le Tout Miséricordieux, Ô Hommes. Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être, et a créé de celui-ci son époux, et qui de ces deux-là a fait répandre sur la terre beaucoup d’hommes et de femmes. Craignez Allah au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes Allah vous observe parfaitement. » (An-Nissa 1). L’expression « Ô Hommes » est un discours adressé à l’ensemble des gens, car, le système familial est universel. L’expression « Craignez votre Seigneur » sert à relier les fondements de la famille avec la piété et le respect des limites d’Allah, comme cela est instauré dans les Livres célestes précédents et Le Coran qui les clôture. La Sourate débute par l’appel à craindre Allah. Cela se répète dans le même verset, ce qui démontre que les fondements de la famille sont des droits d’Allah. L’expression « vous a créés d’un seul être » signifie que l’origine est unique, le Créateur est unique et le système familial est unique aussi. L’expression « et a créé de celui-ci son époux » signifie qu’Allah a créé le couple à partir du même être, avec les différences de sexe, mais la dignité elle est unique, ce qui garantie l’égalité absolue dans la création. D’autre part, le terme « son époux » comporte la signification du mariage légal fondé sur des bases légales, autour de l’affection et la sérénité, ainsi l’âme est unie et il n’y a aucune préférence entre l’homme et la femme. L’expression « et qui de ces deux-là a fait répandre sur la terre beaucoup d’hommes et de femmes » est une confirmation quant à l’une des finalités du mariage et la sagesse quelle comporte dans la différence de sexe, ceci est une garantie pour la continuité du genre humain. Le mariage, dans ce concept, représente un vêtement pour chacun des deux époux, dans lequel ils fusionnent, et s’unissent, ils se confient et se stabilisent « Et c’est Lui qui vous a créés à partir d’une personne unique. Et il y a une demeure et un lieu de dépôt pour vous » (Al-An’am 98). L’expression « Craignez votre Seigneur » comporte davantage de confirmation quant à l’importance de relier le fondement d’une famille avec la piété, la piété envers Allah quant aux différents comportements, dans l’inaction, dans le secret et le public. Rien ne peut être plus rassurant que de fonder la vie commune sur la crainte d’Allah et l’espérance d’obtenir Sa satisfaction. L’expression « au nom duquel vous vous implorez les uns les autres » après l’injonction portant sur la piété, la formulation exceptionnelle de ce terme renferme la confirmation de la responsabilité devant Allah, devant la loi et devant le pouvoir régissant la famille – l’Etat. L’expression « les liens du sang » signifie, craignez Allah quant à Sa désobéissance, et craignez de rompre les liens de sang. Il convient de rappeler que le verset se base sur le lien de sang en étant une raison qui implique obligatoirement la responsabilité. L’expression « Certes Allah vous observe parfaitement » se répète pour la troisième fois pour confirmer que les relations familiales sont des droits d’Allah Qui veille sur sa sauvegarde.
Que la prière et la paix d’Allah soient sur notre Prophète Mohamed et sur son foyer