Discours du vendredi 17.01.2020 : » Chacun a un rôle et il en est responsable «

Chacun a un rôle et il en est responsable
Dire que l’homme est responsable signifie qu’il sera interrogé pour ses actes, soit devant celui qui lui a attribué cette responsabilité ou de par sa conscience. Et même lorsque l’homme se considère responsable de ses actes issus de sa propre volonté, il fait de sa conscience et de sa raison un arbitre quant au devoir qui pèse à sa charge qui le questionnera sur le bien ou le mal qu’il a fait… Le Saint Coran confirme cela lorsqu’il déclare le croyant responsable devant Allah, devant Son Messager et devant sa propre personne « O vous qui croyez. Ne trahissez pas Allah et le Messager. Ne trahissez pas sciemment la confiance qu’on a placée en vous » (Al-Anfal 27) l’âme, ou plutôt la conscience joue le rôle de responsable face aux agissements émanent de sa personne.
On ne peut considérer l’Homme responsable sans qu’il ne se soit engagé à accepter cette responsabilité de par sa conscience, sa croyance ou les coutumes de la société et qu’il assume pour cela cette responsabilité de plein gré et par conviction. La situation ici est semblable à un pacte ou un contrat entre la conscience de l’Homme et celui qui lui accorde cette responsabilité. Ce pacte est appelé par la religion « le taklif » c’est à dire être tenu responsable religieusement. Allah, Le Très Haut dit : « Et au cou de chaque homme, Nous avons attaché son œuvre. Et au Jour de la Résurrection, Nous lui sortirons un écrit qu’il trouvera déroulé. Lis ton écrit. Aujourd’hui, tu te suffis d’être ton propre arbitre » (Al-Isra 13-14) Il dit aussi « Et arrêtez-les : car ils doivent être interrogés » (As-Saffat 24) Il dit également « Et il sera demandé compte de tout engagement vis-à-vis d’Allah » (Al-Ahzeb 15)
L’obligation morale émane non pas de la raison qui connait la réussite et l’échec, mais de la conscience humaine dont le bien et la vérité sont des qualités innées en lui. C’est pourquoi l’islam considère que le croyant qui croit en ce qu’Allah est Le Véridique Absolu, croit aussi que les recommandations émanant du Véridique ne peuvent être que vérité. En revanche, s’il n’y a pas de croyance préalable quant aux actes licites et illicites, la recommandation d’accomplir une action devient injustifiée, l’action est donc le résultat d’une croyance préalable.
Lorsque nous appliquons cette notion sur la composition de la famille croyante, nous constatons que Le Législateur a traité la position de chaque individu de la famille à partir de cette famille elle-même, du point de vu de la relation de la cohabitation, de la sérénité et de l’harmonie qui doivent régner. L’ampleur de l’harmonie entre les époux a été traité dans plusieurs versets et Hadiths, au point de considérer l’un comme étant un habit pour l’autre, une couverture, une miséricorde et un bouclier.
L’Exalté dit : « elles sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles » (Al-Baqara 187) Allah, Le Très Haut nous démontre la complémentarité entre les époux suivant la règle d’Allah et de Son Messager. « Le vêtement » constitut la première preuve de la conservation de l’intimité, ainsi, l’homme est un vêtement pour la femme en sauvegardant sa chasteté, de même, la femme sauvegarde sa chasteté. C’est pourquoi, Le Très Puissant dit : « Cohabitez donc avec elles ».
Le Très Haut dit : « a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l’affection et de la bonté » (Ar-Roum 21). Cette finalité principale du mariage, à savoir la cohabitation de l’un des époux avec l’autre. La sérénité consiste à être attentif dans ses gestes et d’éviter les manipulations, elle englobe le sérieux, la tranquillité et la sagesse, la bonne compagnie et le repos. « Et Il a mis entre vous de l’affection et de la bonté ». L’affection consiste à ce que tu sois affectueux envers celui qui est avec toi et que ton âme se repose à l’affection de l’autre pour toi, que tu sois content de lui et de sa présence, l’affection est un amour réciproque dans le parcours de la vie commune, chacun des époux fournit tous ses efforts à cet effet pour réaliser la complémentarité dans la conception du futur permanent valable auprès d’Allah, Le Très Haut. Tandis que la bonté, elle occupe la dernière position parmi ces valeurs conjugales : « sérénité, affection et bonté » et ce, parce que tous les humains sont des êtres changeables, leurs états sont souvent en changement, le fort peut devenir faible, le riche peut devenir pauvre, la femme belle peut connaitre une dégradation due au temps ou à la maladie. C’est pourquoi, le Saint Coran attire notre attention en ce que cette période peut connaitre la privation de la sérénité, ou même de l’affection, mais la bonté demeure toujours entre les époux, c’est pourquoi, l’homme doit éprouver de la bonté envers sa femme si sa capacité d’accomplir ses devoir connaitra une restriction, de même, la femme doit éprouver de la bonté envers son époux si la maladie l’atteint ou si la pauvreté le frappe. Chacun d’eux doit se montrer bon envers l’autre et le vivre ensemble doit se faire avec Maarouf, ceci est garanti en sauvegardant les droits principaux qu’Allah a instauré dans Ses créatures, il faut aider cette personne à bénéficier de ses droits, de la défendre si elle est injustement privée de cela, même si entre les deux personnes il y a une divergence ou une animosité. Dans ce contexte, Le Très Haut dit : « Si vous avez de l’aversion envers elles durant la vie commune, il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose où Allah a déposé un grand bien. » (An-Nissa 19) si tu as de l’aversion sur une chose, il se pourrait que cette chose soit la source de sa réussite dans d’autres domaines « Or, il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose alors qu’elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu’elle vous est mauvaise. C’est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas » (Al-Baqara 216). Le Prophète (BPSL) a dit : « Nul croyant ne doit éprouver de la colère envers une croyante, s’il déteste en elle un comportement, il en appréciera un autre » (Muslim) « le meilleur d’entre vous est meilleur envers sa famille, et je suis le meilleur pour ma famille » (At-Tirmadhi). Par les valeurs et le suivi du droit chemin, la vie conjugale persiste et fructifie, elle ne peut guère céder aux tempêtes durant le parcours de la vie.
L’Exalté dit : « vous a fait à partir de vous-mêmes des épouses, et de vos épouses Il vous a donné des enfants et des petits-enfants. » (An-Nahl 72). Les enfants sont le premier maillon pour la préservation de la vie, les petits-enfants sont les enfants de l’enfant, ils représentent le deuxième maillon dans cette préservation, car, l’homme, de par sa nature aime la vie et déteste la mort, bien qu’il y assiste quotidiennement lorsqu’elle arrache la vie des gens qui l’entourent. Sa croyance à la mort est une réalité certaine, il veut donc préserver la vie en engendrant des enfants. Ce verset nous guide vers l’importance de l’harmonie des générations, deux époux, puis des enfants et des petits-enfants.
Quel est l’intérêt de l’harmonie des générations ? quel est l’intérêt de la modernisation et de la fréquentation entre les grands-parents et les petits-enfants ? Nous remarquons que dès que le petit enfant acquiert la conception et la prise de connaissance de son entourage, il commence à capter ce qui l’entoure et à apprendre d’eux. Imaginons que cet enfant devient un père ou une mère et que ce petit-enfant se positionne désormais face à deux générations, celle des parents et celle des grands-parents, l’enfant grandis dans ce milieu, il apprendra de son père son activité dans la vie et comment il subvient aux différents besoins, il prend de son grand-père les valeurs et les bons principes, car, le grand-père est constamment à la maison vu son âge avancé, il consacre la grande partie de son temps dans les adorations. Le Véridique, l’Exalté veut que les générations se fusionnent, afin de compléter à l’enfant les éléments de l’éducation entre les valeurs morales, le mouvement et l’activité.
La finalité du Législateur dans tout cela porte sur un soin global qui détermine la position des époux et celle des autres membres au sein de la famille. Elle porte aussi sur la mise en place d’une politique générale qui traite les différents aspects de la vie, qui met en place les valeurs et les règles , ainsi que les moyens qui permettent de réaliser la cohésion et la stabilité de la famille. Ainsi, elle se soumet aux conditions du Législateur qui vise les généralités, sachant que les règles parfaites sont celles qui priment et qui placent les règles morales au même niveau que les règles juridiques obligatoires qui ne cèdent pas aux passions des gens « Quant à elles, elles ont des droits équivalents à leurs obligations » (Al-Baqara 228) « Alors, c’est soit la reprise conformément à la bienséance, ou la libération avec gentillesse. » (Al-Baqara 229) « alors, reprenez-les conformément à la bienséance ou libérez-les conformément à la bienséance. » (Al-Baqara 231) « retenez-les de façon convenable, ou séparez-vous d’elles de façon convenable ; et prenez deux hommes intègres parmi vous comme témoins. Et acquittez-vous du témoignage envers Allah. Voilà ce à quoi est exhorté celui qui croit en Allah et au Jour dernier. Et quiconque craint Allah, Il Lui donnera une issue favorable » (At-Talaq 2). La moralité de la « bienséance » est très recommandée lors du mariage, lors de la vie commune et lors du divorce, et la moralité du « Marouf » est recommandé lors de vie commune et lors de la séparation, cela à la charge de l’époux et de l’épouse, ceci est le rôle des époux.
La relation conjugale doit être fondée sur l’association équitable entre les époux, l’association quant à l’éducation des enfants, de façon à contribuer dans les responsabilités et des droits qui contribuent dans la réussite de la famille. Chacun des époux possède des droits et des obligations réciproques, portant sur la cohabitation légale, la cohabitation avec Marouf, l’échange du respect, de l’affection et de la bonté, la sauvegarde de l’intérêt de la famille, les droits de l’héritage entre eux, que l’épouse supporte et assume avec l’époux la responsabilité de la gestion et de la prise en charge des besoins du foyer et des enfants, le traitement avec bonté par chacun d’eux envers les parents de l’autre et leurs proches.
La vie conjugale est un destin commun, dans la vie ici-bas et dans l’au-delà, dans les Jardins du Paradis « Entrez au Paradis, vous et vos épouses, vous y serez fêtés » (Az-Zoukhrouf 70) c’est une continuité du bien et d’une bénédiction pour toute la descendance engendrée « Ceux qui auront cru et que leurs descendants auront suivis dans la foi, Nous ferons que leurs descendants les rejoignent. Et Nous ne diminuerons en rien le mérite de leurs œuvres, chacun étant tenu responsable de ce qu’il aura acquis. » (At-Tour 21)
Que la prière et la paix d’Allah soient sur le Prophète Bien-aimé et sur son foyer