Discours du vendredi 02.12.2022 « Afin que le bien ne reste pas restreint entre les riches »
Au sujet de l’héritage, le musulman est appelé à croire avec certitude, d’une part, que l’argent[1] du défunt revient à Son Vrai Propriétaire, c’est-à-dire « Allah, L’Exalté » qui déclare dans le Coran « À Allah seul appartient le royaume des cieux, de la terre et de ce qu’ils renferment. Et Il est Omnipotent ». (Al-Mai’da 120), et d’autre part, que l’Homme, en son vivant, est seulement successeur et gestionnaire du bien en sa possession.
Allah, Le Véridique, Le Très Haut a instruit l’Homme dans la façon d’agir face aux biens laissés par le défunt, car, l’héritage a pour rôle de répartir le capital afin que sa propriété ne se limite pas autour d’un groupe restreint de gens. L’Exalté dit : « Aux hommes revient une part de ce qu’ont laissé les père et mère ainsi que les proches ; et aux femmes une part de ce qu’ont laissé les père et mère ainsi que les proches, que ce soit peu ou beaucoup : une part déterminée. » (An-Nissa 7). De ce fait, le capital que le défunt a laissé sera réparti entre les héritiers, par recommandation de la part d’Allah, comme cité dans sourate An-Nissa 11-12 et 176 : Voici ce qu’Allah vous enjoint :
- Au fils, une part équivalente à celle de deux filles. S’il n’y a que des filles, même plus de deux, à elles alors deux tiers de ce que le défunt laisse. Et s’il n’y en a qu’une, à elle alors la moitié de ce qu’il a laissé.
- Quant aux père et mère du défunt, à chacun d’eux le sixième de ce qu’il laisse, s’il a un enfant. S’il n’a pas d’enfant et que ses père et mère héritent de lui, à sa mère alors le tiers. Mais s’il a des frères, à la mère alors le sixième, après exécution du testament qu’il aurait fait ou paiement d’une dette. De vos ascendants ou descendants, vous ne savez pas qui est plus près de vous en utilité. Ceci est un ordre obligatoire de la part d’Allah, car Allah est, certes, Omniscient et Sage.
- Et à vous la moitié de ce que laissent vos épouses, si elles n’ont pas d’enfants. Si elles ont un enfant, alors à vous le quart de ce qu’elles laissent, après exécution du testament qu’elles auraient fait ou paiement d’une dette. Et à elles un quart de ce que vous laissez, si vous n’avez pas d’enfant. Mais si vous avez un enfant, à elles alors le huitième de ce que vous laissez après exécution du testament que vous auriez fait ou paiement d’une dette.
- Et si un homme, ou une femme meurt sans héritier direct [2], cependant qu’il laisse un frère ou une sœur [3], à chacun de ceux-ci alors, un sixième. S’ils sont plus de deux, tous alors participeront au tiers, après exécution du testament ou paiement d’une dette, sans préjudice à quiconque. Telle est l’Injonction d’Allah ! Et Allah est Omniscient et Indulgent.
- Ils te demandent ce qui a été décrété. Dis : « Au sujet du défunt qui n’a pas d’enfant ni de père et mère, Allah vous donne Son décret : si quelqu’un meurt sans enfant, mais a une sœur [4], à celle-ci revient la moitié de ce qu’il laisse. Et lui, il héritera d’elle en totalité si elle n’a pas d’enfant. Mais s’il a deux sœurs (ou plus), à elles alors les deux tiers de ce qu’il laisse ; et s’il a des frères et des sœurs, à un frère alors revient une portion égale à celle de deux sœurs. Allah vous donne des explications pour que vous ne vous égariez pas. Et Allah est Omniscient.
Puis, l’Exalté détaille les modalités de répartition du bien laissé par le défunt et dit : « Tels sont les ordres d’Allah. Et quiconque obéit à Allah et à Son messager, Il le fera entrer dans les Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour y demeurer éternellement. Et voilà la grande réussite. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, et transgresse Ses ordres, Il le fera entrer au Feu pour y demeurer éternellement. Et celui-là aura un châtiment avilissant. » (An-Nissa 13-14).
Telles sont les recommandations et les règles qu’Allah a mis en place pour répartir l’héritage, selon Son savoir et Sa sagesse, afin d’organiser les relations au sein de la famille, ainsi que les relations économiques et sociales dans la société « Tels sont les ordres d’Allah ». Les règles d’Allah ont été mis en place pour qu’elles tranchent dans ces relations et pour qu’elles soient la règle dans la répartition. Il résulte de cette mise en application de ces règles l’obéissance à Allah et à Son Messager, Le Paradis éternel et la grande réussite. Modifier ces règles engendre la désobéissance d’Allah et de Son Messager, le Feu éternel et le châtiment humiliant, qu’Allah nous protège de cela.
L’héritier peut se désister de son droit à l’héritage ou d’une partie au profit d’un autre héritier ou plus. De même, les héritiers peuvent convenir à répartir l’héritage d’une manière conventionnelle entre eux, tout en ayant la ferme certitude que la répartition décrétée par Allah est la plus juste et la meilleure.
Les héritiers, lors de la répartition de l’héritage, doivent prendre en considération le statut des enfants héritiers, c’est-à-dire les mineurs, ainsi que ceux qui assistent au partage parmi les proches qui n’ont pas droit à l’héritage, d’une part, et, les orphelins et les nécessiteux, d’autre part.
Dans ce contexte, Le Véridique, Le Très Haut dit : « Et lorsque les proches parents, les orphelins, les nécessiteux assistent au partage, offrez-leur quelque chose de l’héritage, et parlez-leur convenablement. Que la crainte saisisse ceux qui laisseraient après eux une descendance faible, et qui seraient inquiets à leur sujet ; qu’ils redoutent donc Allah et qu’ils prononcent des paroles justes. » (An-Nissa 8-9).
Il en résulte que, ceux qui sont cités dans ce verset, lorsqu’ils assistent au partage, il leur est donné une partie de l’héritage, pour leur faire plaisir et pour sauvegarder les liens familiaux et les affections sentimentaux, tel est le cas des orphelins et des nécessiteux, et ce, en application de la règle de la cohésion générale. Tandis que les héritiers mineurs, il est indispensable de les protéger à travers ce que leur défunt a laissé, jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de majorité ou que l’un des héritiers les prenne en charge jusqu’à leur âge majeur. Certes, Allah Le Plus Savant et plus Clément envers sa création, plus Clément encore que la mère envers son enfant, C’est Lui Le Savant de toute chose, Le Capable de toute chose et Le Juste dans toute chose.
Que la prière et la bénédiction d’Allah soient sur notre Prophète Mohamed et sur son foyer
[1] L’argent est tout ce qu’on peut le posséder et en bénéficier.
[2] Ne pas avoir un héritier direct signifie qu’il n’a pas derrière lui d’enfant et pas de parents.
[3] Des frères et sœurs de sa mère, et ce, avec consensus.
[4] Une sœur germaine ou une sœur du même père.