Discours du vendredi 25.11.2022 « Les conflits émanant de la répartition de l’héritage et leurs conséquences.
Les conséquences des conflits à cause de l’héritage menant à la rupture du lien de parenté entre les proches et les ayant droit sont désolantes et douloureuses en même temps. Comment peut-il être ainsi alors qu’Allah, Le Très Haut dit aux gens : « Cependant ceux qui sont liés par la parenté ont priorité les uns envers les autres, d’après le Livre d’Allah. Certes, Allah est Omniscient. » (Al-Anfal 75). Il est à noter qu’il faut savoir le bien laissé par le défunt ou la défunte est, en réalité, le bien d’Allah, et l’héritier n’est qu’un gestionnaire. Il incombe à ce dernier de gérer et non pas de posséder. Comment alors le sentiment mal-saint de possession puisse pousser un frère à rompre avec son lien avec son propre frère ou sa propre sœur ? Pourquoi laisse-t-on ce sentiment s’emparer de nous au point d’oublier les recommandations d’Allah, et de délaisser ses proches et favoriser l’installation de la haine au sein de la famille.
Le bien est la propriété d’Allah Seul : « À Allah seul appartient le royaume des cieux, de la terre et de ce qu’ils renferment. Et Il est Omnipotent. » (Al-Ma’ida 120) et l’Homme en son vivant – malgré le fait lorsqu’il possède l’aptitude totale ou partielle – est succédé seulement dans son bien par Le Vrai Propriétaire à savoir « Allah, L’Exalté ». Dans ce contexte, Le Très Puissant dit : « Croyez en Allah et en Son Messager, et dépensez de ce dont Il vous a donné la lieutenance. Ceux d’entre vous qui croient et dépensent [pour la cause d’Allah] auront une grande récompense. » (Al-Hadid 7) « et donnez-leur des biens d’Allah qu’Il vous a accordés. » (An-Nour 33).
Lorsque le défunt ou la défunte laisse un bien, ce bien retourne à son vrai propriétaire « Allah, L’Exalté » « Et tout ce que vous avez comme bienfait provient d’Allah. » (An-Nahl 53) « Auquel appartient la royauté des cieux et de la terre. Allah est témoin de toute chose. » (Al-Bourouj 9), Il est Le Seul Qui a le droit d’agir pleinement dans ce bien. C’est Lui qui a déterminé les bénéficiaires et là, il s’agit bien d’un ordre obligatoire de la part d’Allah, L’Exalté qui dit : « On vous a prescrit, quand la mort est proche de l’un de vous et s’il laisse des biens, de passer en priorité ses parents et ses plus proches. C’est un devoir pour les pieux. » (Al-Baqara 180). Rappelons que, lorsqu’Allah décrète une injonction à Son serviteur, ce dernier doit se soumettre volontairement et par obéissance : « Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu’Allah et Son messager ont décidé d’une chose d’avoir encore le choix dans leur façon d’agir. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, s’est égaré certes, d’un égarement évident. » (Al-Ahzeb 36).
Le Véridique, L’Exalté Qui détient la Royauté des cieux et de la terre, dévoile son jugement en ce qui porte sur le reste laissé par le défunt ou la défunte et dit : « Aux hommes revient une part de ce qu’ont laissé les père et mère ainsi que les proches ; et aux femmes une part de ce qu’ont laissé les père et mère ainsi que les proches, que ce soit peu ou beaucoup : une part décrétée. Et lorsque les proches parents, les orphelins, les nécessiteux assistent au partage, offrez-leur quelque chose de l’héritage, et parlez-leur convenablement. Que la crainte saisisse ceux qui laisseraient après eux une descendance mineure, et qui seraient inquiets à leur sujet ; qu’ils redoutent donc Allah et qu’ils prononcent des paroles justes. » (An-Nissa 7-9).
Les versets orientent l’Homme dans l’opération de la répartition du bien laissé par le défunt ou la défunte, l’appelant à prendre en considération les parents et les proches, hommes et femmes, et que la priorité soit donnée aux mineurs qui n’ont pas atteint l’âge de majorité, ainsi que les parents selon le besoin, puis le reste aux proches, aux orphelins et aux nécessiteux.
Cette orientation coranique est une injonction de la part d’Allah et une recommandation de Sa part L’Exalté, l’une de Ses limites, parce que c’est Lui Qui a imposé et détaillé, Qui a démontré et décrété, Qui a partagé et Instauré la justice, Qui a mis en garde et dit : « Ceci est un ordre obligatoire de la part d’Allah, car Allah est, certes, Omniscient et Sage. » (An-Nissa 11) « Telle est l’Injonction d’Allah ! Et Allah est Omniscient et Indulgent. Tels sont les ordres d’Allah. Et quiconque obéit à Allah et à Son messager, Il le fera entrer dans les Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour y demeurer éternellement. Et voilà la grande réussite. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, et transgresse Ses ordres, Il le fera entrer au Feu pour y demeurer éternellement. Et celui-là aura un châtiment avilissant. » (An-Nissa 12-14). La justice divine dit : « donnez-leur donc leur part, car Allah, en vérité, est témoin de tout. » (An-Nissa 33) « Allah vous donne des explications pour que vous ne vous égariez pas. Et Allah est Omniscient. » (An-Nissa 176). C’est Allah Qui recommande, C’est Lui Qui instaure, et C’est Lui qui partage l’héritage entre leurs enfants, leurs parents, leurs époux, leurs frères et sœurs et leurs grands-parents, ainsi qu’aux autres membres des proches parents.
C’est Lui Le Plus Juste et Le plus Bénéfique pour les gens, pour ce qu’ils décident de se partager entre eux pour eux, et pour ce qu’ils choisissent pour leurs enfants, car, C’est Lui « En vérité, c’est Allah qui est le Grand Pourvoyeur, Le Détenteur de la force, l’Inébranlable. » (Adh-Dhariyat 58) Puis Il dit : « C’est Nous qui avons réparti entre eux leur subsistance dans la vie présente et qui les avons élevés en grades les uns sur les autres, afin que les uns prennent les autres à leur service. La miséricorde de ton Seigneur vaut mieux, cependant, que ce qu’ils amassent. » (Az-Zoukhrouf 32).
A travers ce principe de partage, on peut lire l’établissement d’une justice sociale, d’une protection des vulnérables tels les parents donc personnes âgées ou encore celle des mineurs, des pauvres et des nécessiteux etc.
En effet, Allah sait que l’argent provoque chez l’Homme une finalité, une grande envie et une course acharnée. En effet, pour l’être humain l’argent, la substance, le bien et l’héritage sont la chose la plus importante dans cette existence. Or, ceci peut être en même temps la chose la plus dangereuse, qui risque de le couper de ses proches, de rentrer en conflit, d’attirer l’envie, d’attirer les malintentionnés, etc. Mais, hélas, souvent l’être humain ne se rend compte de cette dangerosité que lorsque ça sera trop tard. En effet, la joie de possession au détriment de la loi, de l’éthique et de la morale voile la vision de la perception de la vérité. Le désir qui pousse à conserver la fortune, à la stocker et la cacher des autres, devient telle une drogue qui provoque l’addiction et paralyse, en même temps le bon raisonnement.
Allah s’adresse à l’Homme pour l’informer et de le mettre en garde et dit : « et pour l’amour des richesses il est certes ardent. » (Al-Adiyat 8) la richesse ici signifie « l’argent sous toutes ses formes » et comme dit L’Exalté : « et aimez les richesses d’un amour sans bornes. » (Al-Fajr 20). Ce grand amour s’il n’est pas contrôlé par un sentiment de la justice, par le contentement et de la satisfaction, il peut mener son auteur à un degré d’enflammement empoisonné et à l’envie excessive répréhensible.
L’échappement à tout cela se repose sur la conformité à l’ordre d’Allah dans l’acquisition licite du bien, à l’instar du commerce légal et honnête épuré de toute tromperie tricherie, ou à l’instar d’une agriculture donne ses fruits et de laquelle la zakat est acquittée, ou à l’instar d’une industrie qui doit être bénéfique pour les gens, ou à l’instar d’une action qui se fait au service de la nation et qui réalise le bien être des gens, et le bonheur de l’humanité.
Que la prière et la bénédiction d’Allah soient sur notre Bien-aimé Mohamed et sur son foyer.