Discours du vendredi 09.09.2022 « Laissez-les grandir avec des cœurs sains et des intentions pures »
L’Homme est un être social, par excellence. Il vit en société en interaction avec son entourage, son environnement et ses semblables. Pour ce faire, il a besoin de clairvoyance, d’endurance pour le self-contrôle, et de patience. En effet, la vie est faite ainsi, il arrive que des tensions émotionnelles se déclenchent et affecte les belles relations dignes d’échanges entre les Humains et cette détérioration pour rendre la vie sociale à la limite du supportable d’où l’expression « c’est infernal ». La détérioration des relations entre les individus peut être provoquée par une simple mésentente langagière ou suite à une désinformation voire suite à un comportement malveillant de personne malintentionnée. La réaction peut provoquer parfois une colère intense [1] qui débouchera sur une haine [2] . Faute de contrôle, la nervosité accentuée risque de faire naitre un sentiment d’une envie [3] destructrice. L’envie destructrice comme son nom l’indique provoque bien des sentiments contraires aux principes de la foi, car l’envieux va se retrouver animer de la passion de voir disparaitre les bienfaits et les grâces octroyées à la personne enviée. Là, nous sommes en face de l’un des plus grands péchés, l’un des plus grands défauts, l’un des comportements inhumains. L’envieux, de par son comportement, se fait mail à lui-même sans se rendre compte car, en se comportant ainsi, il anéantie sa propre énergie productive, puis détruit sa propre capacité créative en se concentrant sur les bienfaits des autres. (Alors, Méfis-toi : la colère engendre la haine et la haine engendre l’envie).
Tout peut commencer par une colère, par une révolte temporaire à laquelle, on ne donne pas toujours de l’importance, par exemple, une parole mal interprétée ou mal comprise, pourtant cela peut « renverser » tout un monde, ou peut créer « un tourbillon » de conflits psychologiques, avec comme conséquences la déchirure et la séparation. Voilà, pourquoi, le message du Coran insiste sur l’union « Et obéissez à Allah et à Son messager ; et ne vous disputez pas, sinon vous fléchirez et perdrez votre force. Et soyez endurants, car Allah est avec les endurants. » (Al-Anfal 46). Le message coranique précise que dans le cas de la divergence ou de l’extrême tension, l’objectif principal doit être la réparation de cette faille en paix « Et s’ils inclinent à la paix, incline vers celle-ci toi aussi et place ta confiance en Allah, car c’est Lui l’Audient, l’Omniscient. » (Al-Anfal 61) et si l’auteur de cette tension décide de reprendre le droit chemin, sa destinée est réservée auprès d’Allah comme dit dans le verset « Tu n’as aucune part dans l’ordre divin, qu’Il accepte leur repentir ou qu’Il les châtie, car ils sont bien des injustes. » (Al-Imran 128).
Les tensions les plus dangereuses, sont celles qui se déclenchent entre les membres de la même famille, entre les époux, entre les parents, entre les frères et sœurs, les tantes et les oncles, ou avec la belle famille. Chaque tension a une cause, des éléments déclencheurs, des circonstances, des auteurs, elles sont justifiées ou parfois précipitées, et avec elles l’Homme perd le contrôle de sa raison, puis de sa décision, ensuite de son comportement, jusqu’à ce qu’il atteint la courbe comportementale la plus fragile, qui détruit plus qu’elle ne répare, c’est pourquoi, le Messager d’Allah (BPSL) a dit, comme rapporté dans Sahih Al-Boukhari : « L’homme fort n’est pas celui qui se laisse emporté, mais le plus fort est celui qui maîtrise sa personne au moment de la colère ».
Si l’Homme se voit incapable de se maitriser, cette colère se transforme en haine, cette fâcheuse situation entre les auteurs se transforme en une haine intense et violente, vient après l’envie de se venger et d’infliger le mal à l’autre, ceci engendre la rupture du lien familial et l’intensification du degré de l’animosité, puis la transmission de tout cela aux enfants innocents à travers les informations et les mauvaises choses qu’on leur transmet de leurs proches, alimentant ainsi leurs cœurs innocents. Ainsi, le père ou la mère, ou toute personne ayant transmis les informations ou les mauvaises choses aux enfants tombera sous la parole du Messager d’Allah (BPSL) qui a dit : « Celui qui instaure une mauvaise habitude et que les autres l’adopte après lui, il lui sera imputé la punition équivalente à celui qui la mets en pratique sans que cela ne diminue point en leurs péchés » (Sahih Muslim)
Aidez-les grandir avec des cœurs sains et des intentions pures, n’alimentez pas leurs cœurs de haine et d’animosité, ne les laissez pas rompre le lien de famille…Transmettez, leur, plutôt, la bonne moralité, la sacralité et l’importance du lien familial, en espérant qu’Allah réservera pour eux une situation meilleure que la nôtre, transmettez-leur l’amour de son prochain, la fraternité entre les proche et expliquez-leur que lien familial ne pourra en cas être rompu, transmettez-leur la responsabilité d’honneur dans l’arbre généalogique, en solidarité, en cohésion, en défense et en collaboration, méditez avec eux la parole d’Allah, Le Tout Puissant qui dit : « Qui unissent ce qu’Allah a commandé d’unir, redoutent leur Seigneur et craignent une malheureuse reddition de compte, et qui endurent dans la recherche de l’agrément d’Allah, accomplissent la Salât et dépensent (dans le bien), en secret et en public, de ce que Nous leur avons attribué, et repoussent le mal par le bien. À ceux-là, la bonne demeure finale, les jardins d’Eden, où ils entreront, ainsi que tous ceux de leurs ascendants, conjoints et descendants, qui ont été de bons croyants. De chaque porte, les Anges entreront auprès d’eux : Paix sur vous, pour ce que vous avez enduré. Comme est bonne votre demeure finale. » (Ar- Râad 21-24).
Allah a réservé la plus belle réception au Paradis pour tous ceux qui ont conservé le lien familial, à ceux qui ont éprouvé la crainte d’Allah dans leur vie, à ceux qui se tiennent prêts pour rencontrer leur Seigneur, pour supporter les épreuves de la vie d’ici-bas dans les moment d’aisance et dans les moments difficiles dans l’espoir d’obtenir la satisfaction d’Allah, ceux qui observent avec rigueur l’accomplissement des cinq prières quotidienne, ceux qui veillent à l’acquisition licite des subsistances et qui dépensent des meilleures de leurs subsistances, en secret comme en public.
En conclusion : on dit que les conflits avec les membres de la famille ne doivent pas être transmis aux enfants. Au contraire, le sage est celui qui fait tout son possible pour solutionner les problèmes et trouver un terrain d’entente pour sauvegarder le lien familial et couper court au mal de la discorde qui risque d’affecter les liens sociaux. Il est rapporté dans Sahih Muslim que le Messager d’Allah (BPSL) a dit : « Les portes du Paradis s’ouvrent les lundis et les jeudis, il sera pardonné à tout serviteur n’associant point à Allah, à l’exception d’un Homme ayant une tension avec son semblable, on dira alors : Temporisez avec ces deux-là jusqu’à ce qu’ils se réconcilient. Temporisez avec ces deux-là jusqu’à ce qu’ils se réconcilient. Temporisez avec ces deux-là jusqu’à ce qu’ils se réconcilient ».
La vraie connaissance de soi se réalise lorsque l’Homme comprenne le sens de sa mission lors de son passage sur terre et que son passage est exposé à des assimile, convaincu de sa finitude et convaincu que le savoir bénéfique et celui qui lui permet de se rapprocher de son Seigneur, à travers les bonnes actions tel le maintien du lien familial sujet de notre khotba d’aujourd’hui.
Que la prière et la bénédiction d’Allah sur le Prophète Mohamed et sur son foyer
1 La colère : est un comportement réactif émanant en réplique face à une situation provocatrice, l’auteur perd sa raison et son équilibre.
2 La haine (cité dans le Saint Coran sous le terme « rancœur ») qu’est un sentiment de grosse colère suite à un sentiment répétitif de conflit et le développement de ce dernier, même après des excuses présentées par le fautif et la réconciliation avec lui, il y’a une tentative d’infliger le mal et la perdition à cette partie adverse, ceci est contraire du pardon.
3 L’envie : c’est lorsque l’Homme souhaite que le bienfait et la vertu des autres se transfèrent à lui, si cela n’arrive pas, il souhaite que ces bienfaits disparaissent de l’autre.