Discours du vendredi 11.10.2019 : « La sauvegarde de la filiation »
Parmi les bases de la famille croyante : La sauvegarde de la filiation
Les bases primordiales sur lesquelles est fondée la famille sont la filiation, l’identité de la personne et son appartenance familiale dont les membres sont liés par un lien permanent de parenté, d’affection, de miséricorde et d’accompagnement avec Maarouf. C’est l’un des bienfaits majeurs d’Allah, L’Exalté, car, à défaut de cette filiation, l’attachement familial et les liens se dissipent entre les membres de la famille. C’est pourquoi, Allah, Le Très Haut a attribué à l’Homme le bienfait de la filiation et dit : « Et c’est Lui qui de l’eau a créé une espèce humaine qu’Il unit par les liens de la parenté et de l’alliance. Et ton Seigneur demeure Omnipotent » (Al-Fourqan 54).
L’Islam a considéré la sauvegarde de la descendance et de la chasteté comme étant l’une des 5 grandes finalités. L’Islam a légiféré des dispositions pour sauvegarder la filiation et la chasteté tels que le mariage, le gardiennage d’enfants, les pensions alimentaires et l’accompagnement avec Maarouf. Pour préserver la chasteté, il a aussi été légiféré par la restriction de l’adultère qui l’a considéré comme une turpitude et un mauvais chemin, ainsi que l’interdiction de l’avortement avec exception en cas de nécessité. La religion a légiféré aussi pour les différents besoins de la descendance, à savoir les dots versées avec Maarouf, le divorce avec Maarouf et bienséance, il a légiféré également pour assurer les éléments complémentaires de la sauvegarde de la descendance, qui portent sur les dispositions de l’aptitude dans le choix des époux et les mœurs de la vie commune entre eux avec Maarouf. Afin de réaliser la finalité de la sauvegarde de la filiation, l’Islam a bien déterminé la particularité qui caractérise le mariage des autres relations, il a œuvré pour protéger le mariage de dénégation en conditionnant la présence de témoins et la consignation du mariage, il a donc interdit tout autre relation illicite qui ne respecte pas les principes et les valeurs relatives aux familles.
La bonne filiation ne peut avoir lieu qu’à travers le mariage avec toutes ses procédures règlementaires et administratives, – exception faite des personnes concernées par l’interdiction de mariage, ainsi que l’obligation de la demande en fiançailles, l’agrément des deux familles et un acte de mariage consigné. La sauvegarde de la filiation et de la chasteté se basent sur deux éléments, à savoir : le mariage et l’interdiction de l’adultère et de toute relation illicite qui rentre dans ce contexte, car, de ces relations, ne résulte jamais la préservation de la chasteté, ni la garantie de la filiation contre la confusion. De ce fait, la confirmation de la filiation de l’enfant est de son droit inné, c’est également un droit des parents, un droit de l’ensemble des membres de la famille et un droit d’Allah, c’est donc « un droit d’Ordre Public ».
La filiation, un droit inné de l’enfant.
La convention des droits de l’enfant stipule dans les articles 7 et 8 que : L’enfant est enregistré aussitôt sa naissance et dès celle-ci a le droit à un nom, le droit d’acquérir une nationalité et, dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux. Les États parties s’engagent à respecter le droit de l’enfant de préserver son identité, y compris sa nationalité, son nom et ses relations familiales tels qu’ils sont reconnus par loi, sans ingérence illégale. Il est cité dans le saint Coran ce qui suit : « Appelez-les du nom de leurs parents : c’est plus équitable devant Allah. Mais si vous ne connaissez pas leurs pères, alors considérez-les comme vos frères en religion ou vos alliés. Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais vous serez blâmés pour ce que vos cœurs font délibérément. Allah, cependant, est Pardonneur et Miséricordieux » (Al-Ahzeb 5). Le Véridique, L’Exalté veut le plus équitable pour nous, sachant que le plus équitable est d’affilier les enfants à leurs parents, si on les ignore, on doit donc les considérer comme étant nos frères.
La filiation est un droit des parents.
La confirmation de la filiation engendre d’autres droits pour les parents, comme par exemple leur droit à la tutelle sur lui tant qu’il est mineur, leur droit portant sur l’obligation de leur enfant de les prendre en charge lorsqu’ils se trouvent dans le besoin, leur droit à l’héritage de ses biens si l’enfant meurt avant eux. La convention des droits de l’enfant stipule dans l’article 18 ce qui suit :
La responsabilité d’élever l’enfant incombe au premier chef conjointement aux deux parents, et l’Etat doit les aider à exercer cette responsabilité. Il leur accorde une aide appropriée pour élever l’enfant. L’article 5 stipule que les États parties s’emploient de leur mieux à assurer la reconnaissance des responsabilités, des droits et des devoirs des deux parents ou, le cas échéant, les membres de la famille étendue ou la communauté, selon les dispositions des coutumes locales, les tuteurs ou les autres personnes légalement responsables de l’enfant, en ce qu’ils doivent fournir à l’enfant – d’une façon qui convient à ses besoins croissants, l’orientation et la guidance appropriées lorsque l’enfant fait usage des droits cités dans cette convention. Allah, L’Exalté a regroupé les parents et les enfants au sein de la famille et dit : « De vos ascendants ou descendants, vous ne savez pas qui est plus près de vous en utilité. Ceci est un devoir de la part d’Allah, car Allah est, certes, Omniscient et Sage » (An-Nissa 11) et lorsque nous entendons « car Allah est, certes, Omniscient et Sage » nous le percevons dans le cadre qu’Allah demeure toujours et éternellement ainsi.
La filiation est un droit pour le reste des membres de la famille.
Chaque membre doit être rassuré en ce que les membres de sa famille font partie de la même filiation que lui. C’est pourquoi, l’Islam a interdit l’adoption qui a pour conséquence de priver l’enfant de son origine, de sa vraie filiation et de connaitre ses parents. Le Véridique, Le Très Haut, dit : « Cependant ceux qui sont liés par la parenté ont priorité les uns envers les autres, d’après le Livre d’Allah. Certes, Allah est Omniscient » (Al-Anfal 75). Le prophète (BPSL) a dit : « sauvegardez vos liens de parenté, vous rétablissez ainsi vos liens de sang, car, la filiation juste demeure, même si la personne se trouve loin des siens, tandis que la filiation erronée fait que la personne reste étrangère même si elle se trouve avec les siens. Toute personne ayant un lien de sang viendra le jour dernier pour témoigner en sa faveur si le concerné a maintenu ce lien de sang ou contre lui s’il l’a rompu » (Al-Boukhari dans adab al Moufrad)
La filiation est l’un des droits d’Allah
C’est donc l’Ordre Public » : le droit d’Allah est celui par lequel se réalise l’intérêt général de la société, sur lequel est fondée la famille qu’est le noyau de la société. Allah nous ordonne de le sauvegarder et dit : « Appelez-les du nom de leurs parents : c’est plus équitable devant Allah » (Al-Ahzeb 5). Il est cité dans l’orientation prophétique que : « le plus grand mensonge est que l’homme soit affilié à une personne autre que son père, qu’on lui fasse voir ce qui n’est pas vrai, ou qu’il dise sur le Messager d’Allah (BPSL) ce que ce dernier n’a pas dit » (Al-Boukhari). Il a dit aussi : « celui qui affilie un enfant à une personne autre que son père, le Paradis lui sera interdit » (Al-Boukhari), il a dit aussi : « celui qui affilie un enfant à une personne autre que son père incombe la colère successive d’Allah jusqu’au jour de la Résurrection » (Sounan Abi Daoud). La convention internationale des droits de l’enfant a été instaurée pour protégé ce qu’est d’ordre public, malgré cela, quant on voit la situation actuelle des enfants dans le monde entier, on constate qu’ils ont atteint un degré alarmant de perte, d’égarement, de persécution et d’injustice. Des enfants qui ne connaissent pas la tendresse de la mère, ni l’affection du père, des enfants privés de leur lien familial, qui ont été affiliés à des personnes autres que leurs pères et mères, qui ont vécu leur vie dans une souffrance accentuée le jour où ils ont découvert après l’âge adulte qu’ils n’ont pas été affiliés à leurs vrais parents, qu’ils ont passé toute leur vie à appeler papa et maman à ceux qui ne le sont pas en réalité, ceux qui l’ont adopté et qui lui ont donné leurs noms au lieu de ceux de leurs pères, ces enfants se trouvent confrontés à mener une nouvelle quête pour trouver ce père et cette mère ou l’un d’eux en supportant la douleur du passé et l’envie de trouver ses chers disparus.
Les recommandations de l’Islam prennent soin des enfants avant même la grossesse, ces droits commencent au moment de penser au mariage, les enfants ont le droit que la femme choisi l’homme et que l’homme choisi la femme avec qui il va partager sa vie, nulle personne ne doit être contrainte au mariage, le droit de l’enfant envers son père est que ce dernier choisi bien sa mère. Il a été rapporté par Aïcha que le Messager d’Allah (BPSL) a dit : « choisissez bien pour vos descendance » (Ibn Majah et Al-Hakim). De même, son droit envers sa mère porte que le fait qu’elle choisit le bon père, selon Abou Hourayra, le Messager d’Allah (BPSL) a dit : « si une demande en mariage a été faite par celui que vous agréez sa religion et sa moralité, acceptez donc ce mariage, si non, une large dégradation et corruption se répandra sur terre » (At-Tirmidhi et Ibn Majah).
Les recommandations de l’Islam accordent à chaque enfant le droit à la filiation à ses parents, c’est un droit constant qui ne change pas, c’est pourquoi, les recommandations religieuses ont encouragé la prise en charge et la bienséance envers les enfants orphelins, démunis et étrangers. En revanche, elles ont interdit ce qui peut émaner de l’adoption dans le cas où, cette voie prive l’enfant de son droit d’être affilié à ses vrais parents, elles ont accordé à l’enfant des droits avant même sa naissance, et d’autres après, et qui portent dans l’ensemble sur sa protection contre tout péril, perte ou vagabondage, ainsi que la garantie de ses droits qui protègent son humanité et qui lui fournissent la vie décente et un avenir sein.
Que la prière et la paix d’Allah soient sur le Prophète Bien-aimé et sur son foyer