Discours du vendredi 12.11.2021 : « Croire en la connaissance divine et au destin ; un principe fondamental de tout croyant en Allah »
Parmi les moralités religieuses, figure la croyance en la connaissance absolue du divin et en son destin. Cet état de choses, toujours présent, certes, se manifeste notamment au moment où le croyant se trouve devant un désespoir de parcours ou un incident indépendant de son pouvoir. Ainsi, par sa foi, il accepte l’épreuve sans pour autant s’infliger regret et pression psychologique. Le croyant est convaincu que le pouvoir divin est au-delà de tout et que le choix divin est judicieux sans conteste aucun. En somme, si une chose ou une situation ne s’atteigne pas malgré tous les moyens fournis sans relâche, ni manquement, cela signifie que la volonté d’Allah n’a pas permis sa réalisation. A ce propos, le Prophète (BPSL) dit dans le Hadith : « Toute chose se réalise pour donner suite à une connaissance divine et un destin ». Autrement dit, toute chose se produit pour donner suite à la connaissance d’Allah, de la façon prévue par Lui, L’Exalté, car aucune chose ne peut avoir lieu que conformément à Sa connaissance et à Sa science divines.
C’est à travers cette vision que, face à des épreuves, le croyant soumis à son Seigneur, se maintient avec sérénité gérant la situation tout en étant en politesse devant Allah implorant ainsi la facilité après la difficulté. L’acceptation de la connaissance divine et du destin est une consolation pour le croyant pour donner suite à une déception ou un malheur. Allah s’adresse à l’Homme croyant et dit : « Il n’est malheur qui puisse vous frapper sans qu’il ne soit par la permission d’Allah. Quiconque croit en Allah, Allah guidera son cœur. Allah Sait parfaitement Toute chose. » (At-Taghaboun 11). Il nous démontre la sagesse derrière cela et dit : « Il n’est point de catastrophe frappant la terre ou (de malheur) vous frappant vous-mêmes, qui ne soit (consigné) dans un Livre bien avant que Nous ne l’ayons fait se produire. Cela est, pour Allah, chose vraiment aisée. Cela, pour que vous ne vous vous lamentiez pas (trop) sur les biens qui vous auront échappé, et que vous ne vous réjouissiez pas (outre mesure) de ce qu’Il vous a donné. Car Allah n’aime pas ceux qui sont hautains et vantards » (Al-Hadid 22-23).
De ce fait, puisque le dévouement à Allah est adopté comme moralité au début de tout acte, l’acceptation de la connaissance divine et du destin, autrement dit le résultat, devient une moralité en fin de ces actes.
Que signifient la connaissance divine (Al-Qadaa) et le destin (Al-Qadar) ?
La connaissance divine (Al-Qadaa) : est la connaissance éternelle d’Allah, L’Exalté au sujet de toute chose quant à son devenir futur, et au sujet de l’ensemble des comportements volontaires ou involontaires de l’Homme. Tandis que le destin (Al-Qadar) : signifie l’apparition de ces choses dans la réalité conformément à sa connaissance éternelle. Entre les deux concepts, on peut dire, il s’agit de : « amont et en aval ».
Allah, Le Tout Puissant dit : « Il détient les clés des cieux et de la terre, et dispense Ses bienfaits à qui Il veut, avec générosité ou parcimonie. Il est de Toute chose Savant » (Ach-Choura 12).
L’Imam Ali – qu’Allah l’agrée – a dit : Allah, L’Exalté a ordonné Ses serviteurs tout en leur laissant le choix. Il leur a interdit des sujets tout en les mettant en garde, Il a instauré des obligations pour les gens ayant la capacité et en a dispensé ceux qui ne n’ont pas, Il a octroyé beaucoup à partir du peu, Il n’a pas été désobéi par faiblesse de Sa part, et n’a pas été obéi par force, Il n’a pas envoyé les Prophètes en amusement et n’a pas fait descendre les Livres à Ses serviteurs en vain et Il n’a pas créé les cieux et la terre et ce qu’il y a entre eux pour rien « C’est cependant ce que pensent les mécréants. Malheur à ceux qui ont mécru, car ils seront livrés au Feu » (Sad 27).
Mais attention, La connaissance divine et le destin ne sont pas une excuse pour celui qui manque à son devoir, ou pour celui qui baisse le bras devant son échec : Allah, Le Très Haut n’a-T-Il pas reproché aux associateurs leur excuse pour avoir adoré les idoles et dit : « Ils disent : « Si le Tout Clément avait voulu, nous ne les aurions jamais adorées. En vérité, ils n’en ont aucune connaissance, ils ne font que supposer. Ou alors leur avons-Nous déjà donné un Livre auquel ils tiendraient fermement. Or ils disent : Nous avons trouvé nos ancêtres, embrassant telle religion, et nous sommes engagés sur leur voie C’est ainsi que Nous n’avons jamais envoyé avant toi un Messager pour avertir une cité, sans que les plus opulents de ses habitants n’aient déclaré : « Nous avons trouvé nos ancêtres, embrassant telle religion, et nous suivrons leur exemple. Le Messager avertisseur leur disait : « Et si je vous proposais meilleure direction que celle dans laquelle vous avez trouvé engagés vos ancêtres » Ils répondaient alors : « Nous rejetons certes votre message. » (Az-Zoukhrouf 20-24) « Ceux qui ont associé à Allah diront : « Si Allah avait voulu, nous ne Lui aurions pas prêté des associés, pas plus d’ailleurs que nos ancêtres, ni nous n’aurions interdit quoi que ce soit. » Ainsi traitèrent tout de mensonges ceux qui les avaient précédés, jusqu’à ce qu’ils aient goûté Notre rigueur. Dis : « Détiendrez-vous donc quelque savoir par-devers vous à nous montrer. Non, vous ne suivez que des suppositions et ne faites que divaguer » (Al-Anaam 148).
La connaissance divine et le destin ne sont pas une excuse à utiliser par celui qui manque à son devoir par négligence ou celui qui baisse ses bras après un échec, mais c’est bien une moralité avec Allah, une consolation et un refuge pour le croyant.
Allah s’est adressé à Son Prophète (BPSL) et ceux qui l’ont cru et dit : « Dis : « Rien ne nous atteindra qu’Allah n’ait déjà écrit (prédestiné) pour nous. Il est notre Protecteur, et c’est à Allah que devront s’en remettre les croyants. » (At-Tawba 51). Ce verset enseigne à tout croyant et croyante la pratique de cette moralité : Il s’agit, en fait, de ne pas désespérer en cas de malheur et ce afin de ne pas s’affaiblir et perdre la force. Il faut plutôt, se maitriser pour fournir tous leurs efforts pour apprendre et acquérir les expériences de la vie et son cortège de bien et de mal. A signaler qu’il peut arriver des situations où une chose peut paraitre détestable, préjudiciable, mais elle s’avère plus tard bénéfique, en revanche, une chose bénéfique peut avoir lieu, mais qui s’avère préjudiciable.
Le Coran dit : « Or peut-être haïssez-vous une chose alors qu’elle est pour vous un bien et peut-être aimez-vous une chose alors qu’elle est pour vous un mal. Puis c’est Allah Qui Sait, et c’est vous qui ne savez pas. » (Al-Baqara 216) « Et si vous les détestez, sachez que l’on peut parfois détester des choses où Allah a pourtant mis un bien abondant. » (An-Nissa 19).
Le Prophète (BPSL) et ceux qui ont cru en lui savait que ce qu’ils ont enduré ne s’est produit que par connaissance d’Allah pour leur bien. Ils ont fourni pour cela tous les efforts intellectuels et scientifiques, ainsi que leur compétence dans l’apprentissage des erreurs tout en ayant des cœurs toujours attachés à Allah. De chaque évènement, ils tirèrent des leçons et exploitèrent chaque épreuve en la transformant en expérience. Ainsi, ils triomphèrent des difficultés, des malheurs et des souffrances, devenant ainsi des exemples à suivre.
Que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur notre Prophète Mohamed et sur son foyer