Discours du vendredi 25.01.2019 : « L’homme croyant est une source d’enrichissement et de bienfait »

L’homme croyant est une source d’enrichissement et de bienfait
Oum Salama – qu’Allah l’agréée – a dit : « lorsque la vie à la Mecque nous est devenu pénible, que le mal fut infligé aux compagnons du Prophète (BPSL) et que ce dernier ne pouvait repousser cela, il leur a dit : « En Abyssinie se trouve un Roi auprès duquel personne ne connaitra l’injustice, rejoignez cette terre jusqu’à ce qu’Allah vous accorde une situation meilleure et une issus favorable ». Nous y avons donc émigré en groupe et nous avons été bien accueillis et acceptés tout en étant libre de pratiquer pleinement notre religion sachant qu’aucune injustice ne nous sera infligé de sa part » (Al-Bayhaqi dans Assounan Al – Koubra).
La sécurité, la sureté, la justice et la stabilité dans les pays sont des bienfaits sans lesquelles on ne peut pas vivre sereinement, ni connaitre de paix. C’est une nécessité pour les grands comme les petits, le citoyen, le résident, l’invité ou le passager. Un bienfait attribué par Allah à Qoraych. Lorsqu’ils se sont opposés à la religion d’Allah transmis Son Messager (BPSL), L’Exalté dit : « Ne les avons-Nous pas établis dans une enceinte sacrée, sûre, vers laquelle des produits de toute sorte sont apportés comme attribution de Notre part » (Al-Qassas 57) Allah leur a rappelé le cas de ceux qui ont perdu ce bienfait et qui ont cherché dans d’autres contrés pour le trouver, Il dit : « Ne voient-ils pas que vraiment Nous avons fait un sanctuaire sûr la Mecque, alors que tout autour d’eux on enlève les gens. Croiront-ils donc au faux et nieront-ils les bienfaits d’Allah » (Al-Ankabout 67).
Les croyants qui ont migré en Abyssinie étaient une source d’enrichissement et de bienfait. Chacun d’eux a transmis ses connaissances et a veillé à acquérir les compétences disponibles en Abyssinie. Tout le monde a contribué à la stabilité et au développement du pays. Ils avaient intégré les règles du pays, ainsi, lorsque les émissaires des Qoraych qui sont « Abdellah Ibn Abi Rabia et Amr Ibn Al-As 1 » ont tenté de créer la discorde entre eux et les habitants de l’Abyssinie et le gouvernement. Ils ont échoué, car, la moralité des migrants primait et repoussait la ruse et le mal sur ceux qui l’instauraient, au point où Amr Ibn Al-As s’est vu contraint de demander la rencontre du Roi Annajachi pour discuter au sujet des migrants. Il a tenté de le convaincre quant à leur dangerosité, il a même demandé à ce Roi juste d’organiser une confrontation avec un porte-parole des migrants parmi les gens de la Mecque « Djâafar Ibn Abi Talib – qu’Allah l’agréé – qui, après avoir eu une discussion très poussée et que Amr Ibn Al-As s’est vu incapable de défendre sa cause,Djâafar s’est retourné vers le Roi et a dit : « Et lorsqu’ils nous ont opprimé, nous ont fait subir l’injustice, nous ont assiégé et nous ont privé de notre droit à la liberté de culte, nous avons migré dans votre pays, nous vous avons choisi à l’exception de tous, nous avons souhaité vivre à vos côtés et nous avons espéré ne pas connaitre d’injustice dans votre pays » En entendant ces propos, le Roi Annajachi a pleuré et a dit aux émissaires de Qoraych : « Partez en bonne connaissance de situation, par Allah, je ne ferai droit à votre demande et je ne laisserai de telle compétence quitter mon pays » il s’est ensuite retourné en direction du porte-parole des migrants et a dit : « Partez, vous êtes en sécurité dans mon pays » (La Sira prophétique d’Ibn Kathir). Face à la grande moralité et l’intégration positive dans la société par les migrants, le Roi ainsi que plusieurs des citoyens de l’Abyssinie ont fini par embrasser l’Islam et suivre la religion d’Allah,
L’Exalté, le Roi a même dit : « Par Allah, si ce n’est le royaume que je dois gérer, je partirai vers lui (le Messager d’Allah (BPSL)) je lui apporterai ses chaussure et l’aiderai à faire ses ablutions » (Mousnad Ahmed).
Le Roi a gardé secret sa conversion à l’Islam afin de sauvegarder son royaume juste, car, il savait que s’il se désistait de son royaume, un autre Roi prendra sa place et n’accorde à la justice aucun intérêt. L’injustice et l’oppression régnera donc entre les citoyens, et les croyants seront probablement ses premières victimes, ils seront tués, terrorisés et expulsés. Le Messager d’Allah (BPSL) a pris connaissance de cette situation et l’a approuvé, sachant que le Prophète (BPSL) ne doit en aucun cas garder le silence devant une situation de
véracité, son silence signifie donc que la réaction adoptée est un modèle à suivre.
Le Cheikh de l’Islam, Ibn Taymia – qu’Allah ait pitié de son âme – a été interrogé à propos d’un homme occupant plusieurs postes de responsabilité auprès d’un gouverneur injuste, il tentait d’effacer l’injustice ou du moins minimiser son ampleur au maximum, il savait que s’il cédait son poste à une autre personne, l’injustice s’accentuerait ! Est-il permis pour cet homme de rester dans ce poste, pour continuer d’écarter l’injustice et de le minimiser, ou doit-il se retirer et démissionner en laissant l’injustice s’installer et se propager. Il a donc répondu : Oui, si cet homme fourni des efforts dans l’instauration de la justice et le repousse du mal selon son pouvoir et sa capacité, sa gouvernance est bien plus bénéfique que celle d’un autre, il ne commet donc aucun péché en se maintenant à ce poste, de plus, son maintien à ce poste est meilleur que s’il démissionne sauf s’il trouvait une meilleure fonction, ce maintien peut s’avérer obligatoire à son égard si aucune autre personne n’est en mesure de l’assurer, car, l’instauration de la justice – dans la mesure du possible – et la lutte contre l’injustice – dans la mesure du possible – est une obligation collective à la charge de celui qui peut l’assumer dans les limites de sa capacité, et que cette personne ne sera pas interrogée si elle se trouve dans l’incapacité. Ainsi le cas de celui qui agit de par sa fonction ou du statut qui lui a été accordée s’il se trouve incapable d’assurer l’intérêt des gens du bien sans réaliser une partie d’injustice, celui-là est un bienfaiteur et ne pourra guère être l’inverse.
Le Prophète Youssouf – que la paix soit sur lui – était le Ministre des finances dans le Royaume d’Egypte, le Roi ainsi que son peuple était des associateurs. Allah, Le Tout Puissant dit : « Certes, Youssouf vous est venu auparavant avec les preuves évidentes, mais vous n’avez jamais cessé d’avoir des doutes sur le qu’il vous avait apporté » (Ghâfir 34). Il est évident que devant cette mécréance, ils avaient comme habitude de collecter les biens et de les détourner au profit des fonctionnaires, des membres de son foyer, son armée et ses subordonnés, cette habitude n’était pas conforme aux règles apportées par les Prophètes connus pour leur justice et leur équité, mais, Youssouf – que la paix soit sur lui – n’était pas libre dans ses agissements, mais il a fourni ses efforts pour instaurer le maximum de justice et de bienséance et a pu attribuer des biens aux croyants dont ses proches, ce qu’il ne pouvait pas le réaliser sans cela. Tout ceci rentre dans le contexte du verset : « Craignez Allah, donc autant que vous pouvez » (At-Taghaboun 16). Le Cheikh Ibn Taymia – qu’Allah ait pitié de son âme – a dit : La législation islamique a instauré la réalisation des intérêts et leur achèvement, la lutte contre l’injustice et sa diminution, elle donne la priorité au meilleur entre deux biens et au pire entre deux maux, de réaliser l’intérêt le plus important entre deux autres en délaissant le deuxième, et repousse l’injustice la plus importante entre deux autres en maintenant la moins pire. Allah, L’Exalté a béni des actions qui sont des bienfaits et a réservé pour ceux qui l’accomplissent des récompenses, Il en a banni d’autres qui sont des péchés et a mis en garde ceux qui la commettent, Il a conditionné la réalisation des actions en fonction de la capacité, de l’aisance et de l’énergie. Le Très Haut dit : « Allah n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité » (Al-Baqara 286) Il dit aussi : « et que celui dont les biens sont restreints dépense selon ce qu'Allah lui a accordé. Allah n’impose à personne que selon sa capacité » (At-Talaq 7) (Voir l’ensemble des Fatwa d’Ibn Taymia).
Ces grandes valeurs établies dans la religion d’Allah, Le Tout Puissant, se sont concrétisées à travers ceux issus de l’école du Prophète Mohamed (BPSL), ils étaient l’exemple du bon citoyen productif et discipliné, ils étaient excellents dans leur comportement, leurs fonctions et l’acceptation d’autrui dans le but de réaliser un intérêt ou repousser un mal, ils considéraient cela comme une entraide dans le bien, ils étaient loyales dans les affaires de la vie ici-bas, et c’est ce qui est demandé des membres de la même société ou entre les communautés et c’est ce que le Messager d’Allah (BPSL) a fait à la Mecque, à Médine et dans les environs, ainsi que les compagnons à la Mecque, en Abyssinie, ou lors de leur présence dans n’importe quel endroit, et sur cette même voie que plusieurs savants musulmans et leurs dirigeants ont réagi dans leur entretien face aux croisés lors de leur colonisation des pays musulmans, ainsi le cas pour les Tatars malgré leur méchanceté et plus récemment le colonialisme actuel malgré son hostilité, son hypocrisie et l’animosité de ses actions.
Où qu’il soit, le croyant doit être un bon citoyen réformateur, bénéfique pour sa nation et une force efficace avec l’ensemble des citoyens, se hâte pour faire le bien à chaque occasion lui permettant cela en fonction de sa capacité, participe avec puissance pour choisir ce qu’est mieux dans l’intérêt de la nation parmi les candidats qui contribuent dans la sauvegarde de l’entité de leur nation, pour sauver au maximum ses capacités et participer avec les autres dans la construction de leurs établissements. Tout cela dans le contexte de l’équilibre, du rapprochement, de la persévérance et de l’avancement serein. Qu’Allah ait pitié du Cheikh de l’Islam Ibn Taymia qui a dit dans son ouvrage la méthodologie de la tradition prophétique (Minhaj Assouna Annabaouia) : les savants de la sunna disent : La gouvernance doit être accordée au meilleur si cela est possible : soit obligatoirement auprès de la majorité d’entre eux, soit de préférence chez certains d’eux, que celui qui délaisse – par pure passion – le meilleur malgré la capacité de ce dernier, cette personne est donc injuste. Tandis que celui qui se trouve incapable de placer le meilleur à la gouvernance tout en ayant la volonté de le faire, celui-là est excusé. Ils disent : celui qui prend la gouvernance, est sollicité dans le contexte de l’obéissance d’Allah en fonction de sa capacité, il n’est soutenu que dans l’obéissance d’Allah, il ne peut être sollicité pour une désobéissance et ne peut être aidé dans cela.
Que le salue, la paix et la miséricorde d’Allah soient sur vous
1 Les deux ont fini par embrasser pleinement l’Islam.