Discours du vendredi : » Ramadhan est de retour et à chaque instant, un nouvel élan. «
Ramadhan est de retour et à chaque instant un nouvel élan !
Qui de nous, peut-il savoir, combien lui reste-t-il à vivre ? Quelques jours… quelques heures… quelques minutes ou secondes. Quoi qu’il en soit, le temps est précieux. Donc, pas de négligence au détriment de la conscience. Soyons certains que l’issue est indiscutable et inévitable. Notre issue est celle que l’on appelle la fosse. Sauf que cette fosse ne peut être que l’une des deux situations : fosse de feu ou un jardin paradisiaque. L’Exalté, Le Très Haut dit : « Et, la nuit, c’est Lui qui prend vos âmes, et Il sait ce que vous avez acquis pendant le jour. Puis Il vous ressuscite le jour afin que s’accomplisse le terme fixé. Ensuite, c’est vers Lui que sera votre retour, et Il vous informera de ce que vous faisiez. » (Al-An’âm 60).
La vie de l’être humain va de station en station. Ainsi, sachons avec certitude que, nous finirons par quitter la station d’ici-bas, et nous atterrirons, contre notre gré, dans la station de la tombe, creuset de solitude et de compte-rendu. Ce voyage d’une station à l’autre, de la vie provisoire et éphémère à la vie éternelle ne mérite-t-il pas d’être préparé ?
La préparation est si simple : débarrasse-toi de la paresse et fonce pour œuvrer avec détermination… observe les aiguilles de la montre qui tournent, comme si elles te disent : la vie n’est que secondes et minutes, mais chaque instant compte. Le court-instant peut faire la différence entre la réussite ou la perdition… entre le Paradis et l’Enfer.
Si la tombe est le début de la vie éternelle et le lieu du compte-rendu de ce qui a été accompli lors de la vie éphémère, donc le salut réside dans le fait d’être épargné du châtiment. Alors comment espérer échapper à la peine si l’être ne peut se soustraire à ses addictions ?
L’intelligent est celui qui fait sa propre autocritique, qui évalue son travail, qui œuvre pour après la mort. En effet, bienheureux est celui qui connait une bonne fin, et malheureux est celui qui connait une mauvaise fin. N’oublions pas que celui qui vit habitué à une chose, mourra en étant en pratique de cette chose. C’est pourquoi, les œuvres sont évaluées par leur fin. Il est rapporté dans Sahih Al-Boukhari d’une parole de Sahl Ibn Saad que le Prophète (BPSL) a dit : « L’un d’entre vous accomplit ce que les gens estiment qu’il soit des actes des gens de Paradis, alors qu’il est des gens de l’Enfer, et il y en a celui qui accomplit ce que les gens estiment qu’il soit des actes des gens de l’Enfer, alors qu’il est des gens du Paradis, certes, les actes sont considérés par leur fin ».
Nous entendons par fin, ce que la personne accomplit en fin de sa vie. Celui qui renonce aux mauvaises actions et opte pour les bonnes actions et meurt en cet état, il est considéré comme repenti. Le Messager d’Allah (BPSL) a dit : « Si Allah, le très Haut veut du bien pour l’un de ses serviteurs, Il l’utilise avant sa mort » On a dit : Ô Messager d’Allah, comment Allah l’utilise ? il a répondu : « Il le consacre pour accomplir une bonne action puis détient son âme en cet état » (Ahmed et confirmé par AL-Albani). C’est pourquoi, la peur et la crainte de la mauvaise fin ont préoccupé nos ancêtres les croyants et les véridiques. Ils ont eu peur que leurs péchés les trahissent lors de la mort et fassent barrière entre eux et la bonne fin. Ils furent conscients de l’importance de la bonne fin, et que cette dernière est la conséquence des actions accomplies comme prescrit par la destinée. Voilà pourquoi, ils ont œuvré jours et nuits et ont fait de la prosternation sincère une habitude incontournable et ont fait de la prière, et de la rectitude, la priorité de la priorité. Hassan AL-Basri – qu’Allah ait pitié de son âme – a dit : « Le croyant œuvre en obéissance tout en étant craintif. En effet, comment pourrait-il alors se montrer confiant quant au châtiment d’Allah alors qu’il sait que le cœur se trouve entre les deux doigts d’Allah, Le Clément, qui, s’Il veut Il l’assiste, et s’Il veut Il le fait retourner ». « Les cœurs des pieux sont toujours préoccupés par leurs derniers actes » et Ils disaient : « que sera notre fin ? » Un des compagnons pleurait au moment de son décès, et quand on lui a demandé pourquoi pleure-tu ? Il a répondu : J’ai entendu le Messager d’Allah (BPSL) dire : Allah a retenu sa création en deux groupes : ceux du Paradis et ceux de l’Enfer, et j’ignore à quelle catégorie j’appartiens ».
Mouad Ibn Jabal au moment de sa mort a dit à ses frères compagnons : Regardez si le matin s’est levé. Ils ont dit : non. Il a répliqué : Je demande refuge auprès d’Allah d’une nuit dont la matinée est une destination vers le Feu, puis il a pleuré et a dit : Ô Seigneur, Tu sais que je Te craignais, et aujourd’hui je T’implore ».
Al-Mouzni – qu’Allah ait pitié de son âme a dit : J’ai rendu visite à Ach-Chafii lorsqu’il était mourant et je lui ai dit : comment te sens-tu ce matin ? Il a répondu : Je commence cette matinée quittant la vie et quittant mes frères, quittant mon travail et me dirigeant vers Allah puis il a pleuré et a dit : J’ignore si mon âme se dirigera vers le Paradis, alors je la félicite, ou vers le Feu et alors, je lui présente mes condoléances !! »
Chers frères et sœurs, ne pas se contenter de l’action, ne pas être satisfait de l’action permet d’accomplir davantage d’actions et d’œuvres et facilite l’habitude et le réflexe d’accomplir action sur action et œuvre sur œuvre.
Aujourd’hui, nous avons tous besoin de décision qui engendrera une modification globale en nous, car nous avons une occasion en or et dont on ne sait pas si elle se renouvellera. En effet, nous sommes encore en vie et chaque instant, chaque jour, chaque moment est un moment propice pour concourir dans la réalisation des bonnes actions. Apprenons-nous à nous contrôler, à demander des comptes à nous même, à fuir le mail et à faire du bien avec conscience et avec sincérité. Il ne faut surtout pas que l’adoration, que la pratique de la religion devienne un geste automatique vide de sens.
L’automatisme engendre la lassitude et cette dernière provoque dans le cœur des troubles, des doutes et de l’hésitation même. Voilà pourquoi faut-il faire de chaque instant un nouvel élan. C’est pourquoi, les personnes intelligentes et bien guidées accueillent cet invité d’honneur (Ramadan) d’un nouvel angle, qui diffère d’une année à une autre, afin que la saison de la récolte des fruits perdure, et la source du bien et des bénéfices demeure abondante et continuelle. Ramadan tel un diamant précieux dont les rayons illuminent la foi pour la faire scintiller en milliers de couleurs, et ainsi la lassitude se dissipe et disparait à jamais…
Yahia Ibn Abi Kathir a dit : « ceux qui nous ont précédé par leur croyance invoquaient en disant : Seigneur Offre-moi à Ramadan et Offre Ramadan à moi, reçois-le de moi avec agrément de Ta part, Seigneur Permet-nous d’atteindre Ramadan »
Que la prière et la paix d’Allah soient sur notre Prophète Bien-aimé Mohamed et sur son foyer