Discours de la semaine : « Sois sincère avec toi même »
Sois sincère avec toi-même
L’Exalté, Le Très Haut dit : « Mais l’homme sera un témoin perspicace contre lui-même, quand même il présenterait ses excuses. » (Al-Qiyama 14-15) cette règle coranique s’applique à de nombreux domaine dans notre quotidien, on peut citer comme exemples :
1. La façon d’agir de certains face aux textes légaux :
Certaines personnes connaissent le texte scripturaire claire et précis, dont les savants n’ont pas contesté son interprétation que ce soit une autorisation ou une interdiction de commettre un acte, ou sont convaincus d’un jugement à ce sujet. Mais malgré cela, une gêne s’installe en eux et il tente alors de repousser cette prescription de façon à satisfaire leur passion ! Ibn Al-Qayyim – qu’Allah ait pitié de son âme – a dit : « Gloire à Allah ! certaines personnes renferment en eux un côté malsain et auraient souhaité que certaines prescriptions ne soient pas révélées ! » il est certes inutile que l’homme tente de repousser les textes, car, c’est un témoin perspicace contre lui-même, la situation du croyant est telle que décrite par L’Exalté dans le verset : « Non. Par ton Seigneur ! Ils ne seront pas croyants aussi longtemps qu’ils ne t’auront demandé de juger de leurs disputes et qu’ils n’auront éprouvé nulle angoisse pour ce que tu auras décidé, et qu’ils se soumettent complètement à ta sentence » (An-Nissa 65). Le plus important est de rompre avec les sources de révoltes et de délaisser les actes autorisés qui peuvent engendrer un acte illicite (… Car, celui qui évite les actes douteux, se voit épargné dans sa religion et sa dignité, tandis que celui qui commet ces actes douteux, il commet l’interdit, ceci est semblable à un berger qui fait paître son cheptel autour du feu, sachant que tout Roi possède des limites, certes, les limites d’Allah sont Ses interdictions. Le corps renferme en lui un organe, s’il est sain, le corp entier l’est, mais, si cet organe pourri, c’est le corps entier qui dégrade, cet organe c’est le cœur » (Sahih Muslim)
2. Parmi les domaines d’application de cette règle – tout ce qui a trait à l’égo :
– On demande protection auprès d’Allah quant au fait d’appartenir aux personnes qui s’occupent à surveiller les erreurs et les défauts d’autrui tout en oubliant ses propres défauts. Dans l’interprétation du verset « Mais l’homme sera un témoin perspicace contre lui-même » Qatada a dit : tu le vois très observateur quant aux défauts et aux péchés des gens, oubliant les siens, ceci est sans doute un signe d’un minable, comme a dit Bakr Ibn Abdoullah EL MOUZNI : si vous voyez un homme s’occupant des défauts d’autrui, oubliant les siens, sachez donc que son âme le manipule. Ach-chafi’i a dit : j’ai pris connaissance qu’Abdel Malik Ibn Marouane a dit à Al-Hajjaj Ibn Youssef : « toute personne connait parfaitement bien ses défauts, blâme les erreurs et défauts de ta propre personne et n’en omet aucun ». C’est pourquoi, l’un des pieux prédécesseurs a dit : « la meilleure vérité est le fait d’avouer à Allah les défauts de ton âme ».
– Parmi les situations auxquelles s’applique cette règle : tu peux observer certains débattre concernant un sujet alors qu’ils savent au plus profond d’eux qu’ils ont torts. Comme a dit Ibn Taymiyya dans le commentaire fait au sujet de ce verset : « Mais l’homme sera un témoin perspicace contre lui-même, quand même il présenterait ses excuses » l’homme se trouve des prétextes et des excuses, alors qu’il a la conviction du contraire.
– Parmi le champ d’application de cette règle saine : ce qu’est demandé à l’Homme est de chercher ses défauts et tenter d’y remédier au maximum, car, ceci est la lutte recommandée face à l’âme, l’Homme ne doit pas accepter ses défauts et ses erreurs sous prétexte qu’il est créé ainsi, ou qu’il a l’habitude de vivre avec, car, personne n’est plus connaisseur des défauts, des erreurs et des péchés de son âme mieux que soi-même, ainsi que les vertus que nous renfermons , il en est de même pour les intentions cachées.
– Les points bénéfiques pour le croyant découlant de cette règle : tant que l’Homme sait qu’il est le plus connaisseur de sa propre personne, il doit savoir qu’un jour, les gens lui feront des compliments, et parfois, ils exagèreront dans cela. Et à l’opposé, un autre jour, il entendra ceux qui l’humilient en disant des mensonges ou qui le rabaissent, il sera probablement victime d’oppression et sera déshonoré. Celui donc qui connait sa personne ne doit pas se montrer content suite aux compliments reçus pour ce qu’il ne possède pas en réalité, et ne doit pas se sentir lésé suite aux insultes mensongères faites à son égard, il doit cependant rectifier ses erreurs et ses manquement, et tenter au maximum de perfectionner son âme par les meilleures moralités.
3. Les plus importants fruits est d’être témoin de soi-même :
L’homme repère et répare son péché et son erreur, ceci est la position des Prophètes, des véridiques et des pieux. Médite la parole de nos parents lorsqu’ils ont mangé le fruit interdit de l’arbre : « Tous deux dirent : « Ô notre Seigneur, nous avons fait du tort à nous-mêmes. Et si Tu ne nous pardonnes pas et ne nous fais pas miséricorde, nous serons très certainement du nombre des perdants » (Al-Araf 23). Puis, après eux, viennent Nouh et Moussa, suivis d’une série consécutive de personnes dont la situation des derniers qui ont reconnu leur péché et se sont soumis à leur Seigneur qui les a pardonnés est consignée dans le Saint Coran. Allah, Le Très Haut dit : « D’autres ont reconnu leurs péchés, ils ont mêlé de bonnes actions à d’autres mauvaises. Il se peut qu’Allah accueille leur repentir. Car Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » (At-Tawba 102).
4. La responsabilité morale :
Qui est une responsabilité qui émane de la conscience ou de la croyance, ou encore des traditions de la société, car, on ne peut imaginer l’homme responsable sans qu’il y ait un engagement de sa part quant à l’acceptation de se soumettre à ces autorités. Et qu’il supporte cette responsabilité de plein gré et par conviction. Nous sommes ici dans une situation semblable à un acte notarié ou un contrat entre la conscience de l’homme et celui qui lui adresse cette obligation. C’est ce pacte en question que les règles de l’Islam appellent « le devoir ». Allah, L’Exalté dit : « Et au cou de chaque homme, Nous avons attaché son œuvre. Et au Jour de la Résurrection, Nous lui sortirons un écrit qu’il trouvera déroulé : Lis ton écrit. Aujourd’hui, tu te suffis d’être ton propre témoin » (Al-Isra 13-14) Il dit aussi « Rassemblez les injustes et leurs épouses et tout ce qu’ils adoraient, en dehors d’Allah. Puis conduisez-les au chemin de la Fournaise. Et arrêtez-les : car ils doivent être interrogés » (As-Saffat 22-24) et dit aussi « tandis qu’auparavant ils avaient pris l’engagement envers Allah qu’ils ne tourneraient pas le dos. Et il sera demandé compte de tout engagement vis-à-vis d’Allah. » (Al-Ahzeb 15).
L’engagement moral découle de la conscience humaine, soit, le cœur du croyant enclin au bien et à la véracité, ainsi, l’Islam tranche sur ce point lorsqu’il répercute le devoir sur la conscience du croyant qui croit en ce qu’Allah est La Vérité Absolue, et que toute recommandation et interdiction émanant du Véridique ne peuvent être que vérité. C’est pourquoi, le discours du Saint Coran relie l’acte et la foi, car, sans la foi préalable quant à la vérité ou l’injustice, demander l’accomplissement d’un quelconque acte devient injustifié.
Selon la conception islamique, le comportement moral se base sur l’ensemble des acquis de l’Homme et sur ses capacités mentales et morales, à savoir, un esprit de déduction, la capacité d’observer, l’esprit d’analyse et une conscience objective sur le comportement de l’Homme, un fond sain, qui fait primer la vérité sur l’injustice. Mais, malgré la multitude des niveaux de responsabilité de l’Homme, de part sa vie personnelle, familiale ou sociale, et la multitude de doutes qui l’interrogent , la personnalité responsable reste la même, unique, elle supporte seule les conséquences de ses actes et elle incombe pour cela la récompense juste, car, elle ne peut s’étendre pour englober aussi les actes qu’elle n’a pas commis ou auxquels elle n’a pas participé, comme cité dans le verset : « Or, personne ne portera le fardeau d’autrui. » (Fâtir 18), il ressort de ces textes coraniques que l’Islam fonde la responsabilité sur plusieurs principes fondamentaux qui sont des conditions indispensables, que l’on peut résumer ainsi :
1. La connaissance de l’homme quant au contenu de cette responsabilité, lorsqu’il n’est incapable d’en connaitre les aboutissants et conséquences de soi-même) pour connaitre les dispositions et les conséquences. Allah, Le Très Haut dit : « Quiconque prend le droit chemin ne le prend que pour lui-même ; et quiconque s’égare, ne s’égare qu’à son propre détriment. Et nul ne portera le fardeau d’autrui. Et Nous n’avons jamais puni [un peuple] avant de [lui] avoir envoyé un Messager. » (Al-Isra 15) « Ton Seigneur ne fait pas périr des cités avant d’avoir envoyé dans leur métropole un Messager pour leur réciter Nos versets. Et Nous ne faisons périr les cités que lorsque leurs habitants sont injustes. » (Al-Qassas 59) dès lors, l’homme n’aura aucun prétexte qui pourra justifier un acte répréhensible, lorsqu’il prétend l’ignorance, la négligence ou le défaut d’information, L’Exalté dit « en tant que messagers, annonciateurs et avertisseurs, afin qu’après la venue des messagers il n’y eût pour les gens point d’argument devant Allah. Allah est Puissant et Sage. Mais Allah témoigne de ce qu’Il a fait descendre vers toi, Il l’a fait descendre en toute connaissance. Et les Anges en témoignent. Et Allah suffit comme témoin » (An-Nissa 165-166)
2. L’absence de tout empêchement de prise de conscience quant à la responsabilité ou son accomplissement, qui signifie, que lorsque la capacité d’une personne fait défaut, suite à la folie, un oubli passager, l’absence de raison ou la contrainte, de ce fait, le comportement involontaire n’est guère tenu responsable. L’Homme rencontre certaines situations où il se trouve contraint ou poussé au-delà de sa capacité, ou lorsque son instinct lui impose de délaisser pour la sauvegarde de sa vie. Le Saint Coran a inclus dans les invocations l’imploration des croyants de l’aide Divine afin de leur faire éviter ce genre de situation d’incapacité « Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. Elle sera récompensée du bien qu’elle aura fait, punie du mal qu’elle aura fait. Seigneur, ne nous châtie pas s’il nous arrive d’oublier ou de commettre une erreur. Seigneur ! Ne nous charge pas d’un fardeau lourd comme Tu as chargé ceux qui vécurent avant nous. Seigneur ! Ne nous impose pas ce que nous ne pouvons supporter, efface nos fautes, pardonne-nous et fais nous miséricorde. Tu es Notre Maître, accorde-nous donc la victoire sur les peuples infidèles. » (Al-Baqara 286).
3. Accorder à l’Homme la liberté dans sa pratique comportementale sociale et morale, cela signifie de lui permettre de pratiquer ses actes dans ce domaine en toute liberté, de plein gré et avec engagement. Car, quelque soit le degré ou le domaine de la liberté par rapport à l’Homme, elle reste un principe indispensable, et sur la base de laquelle, les lois ont été légiférée, ainsi que les Législations célestes, de même pour les intérêts des communautés humaines et les organismes judiciaires dans toutes les sociétés modernes.
L’homme responsable est questionné pour ses actes, soit devant l’organisme habilité qui lui accorde cette responsabilité ou devant sa conscience. Même lorsque l’Homme se place responsable pour ses actes de plein gré, il place sa conscience et de sa notion de responsabilité le juge qui le questionnera pour le mal ou le bienfait qui découle de ce qu’il a fait. Le Saint Coran confirme cela lorsqu’il place le croyant comme responsable devant Allah, devant Son Messager et devant sa propre personne « O vous qui croyez ! Ne trahissez pas Allah et le Messager. Ne trahissez pas consciemment la confiance qu’on a placée en vous » (Al-Anfal 27), car, l’âme, ou plutôt la conscience a un rôle responsable sur le comportement.
Que la prière et la paix d’Allah soient sur le Prophète Bien-aimé et sur son foyer