Discours du vendredi 18.09.2020 : « La violence dans le domicile conjugale et au sein de la famille ».
La violence dans le domicile conjugal et au sein de la famille.
La violence est le contraire de « arrif’q » qui peut être traduit par la clémence, l’indulgence, la douceur dans la parole et l’action ainsi que la facilité. La violence se matérialise dans le comportement, les traits de caractère, l’aspect psychologique comme les reproches incessants, la dureté, la haine, la force, la rudesse … et tout ce qui peut générer des dommages comme la perte de confiance, de sérénité et l’atteinte à la dignité.
L’Assemblée du Fiqh au sein L’Organisation de la Conférence Islamique définit la violence au sein de la famille comme étant : les actes ou les paroles émanant de l’un des membres de la famille envers un autre membre caractérisés par la brutalité, la dureté et causant du mal physique ou psychologique à la famille ou à un de ses membres. C’est un comportement interdit car il est à l’encontre des enseignements de l’islam qui consistent à protéger la vie et la raison et qui recommandent la bonté et les relations convenables.
L’impact de la violence sur la famille varie en fonction de l’environnement, de son type et son acuité. Dans tous les cas, la violence :
Impacte d’une façon ou d’une autre la stabilité de la famille et touche donc un constituant fondamental.
Impacte les valeurs d’affection et de bonté nécessaires entre tous les membres de la famille.
Impacte négativement la réussite scolaire et favorise l’échec scolaire et peut à long terme créer des complexes psychologiques difficiles à guérir. Si la violence verbale persiste, elle peut aboutir au divorce avec ses effets destructeurs sur les enfants surtout en âge de scolarité.
Impacte négativement l’unité des deux familles des époux et sème les graines de la haine et de l’animosité entre elles. En dernier lieu la société toute entière s’en trouve affectée.
Le Prophète (saw) a enseigné à l’humanité la meilleure façon de vivre ensemble pour réaliser l’égalité, la justice et répandre la fraternité et la sureté entre les individus « ‘Aicha (qu’Allah l’agrée) relate que le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut) a dit : « Allah est doux et Il aime la douceur en toute chose. » Le Prophète (sur lui la paix et le salut) a dit aussi : « Allah est Doux et Il aime la douceur. Il octroie en contrepartie de la douceur, ce qu’Il n’octroie point en contrepartie de la rudesse ou d’une toute autre manière. » [At-Tabarani dans le Moâjam] Dans un autre hadith « Celui qui se voit octroyer sa part de douceur se voit octroyer sa part de bien ; et celui qui se voit privé de douceur se voit privé de sa part de bien » [At-Tirmidhy]. Dans un autre hadith : « O Aïcha sois douce car si Allah veut du bien pour les membres d’une famille, IL les oriente vers la douceur » [les hadiths d’Ismaël ibn Jaâfar]
Ainsi, par la douceur dans la parole et le geste, la recherche à faciliter les choses, le vivre-ensemble dans la bonté, le bien, la clémence et la solidarité devient plus aisé. C’est dans cette optique que l’on comprend bien les recommandations prophétiques rapportées par Abû Hurayrah (qu’Allah l’agrée) qui relate que le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut) a dit : « Qu’un croyant ne haïsse pas une croyante ! S’il répugne quelque chose en elle, il en appréciera une autre ! » [Mouslim]. Dans un autre hadith : « Par Celui qui détient l’âme de Mohamed entre Ses Mains, l’épouse n’accomplit son devoir envers son Seigneur jusqu’à ce qu’elle accomplisse son devoir envers son mari » [Al Moundhary dans Attarghib]. Dans un autre : « Ceux, parmi les croyants, dont la foi est la plus complète, sont ceux qui ont le meilleur caractère, et les meilleurs d’entre vous, sont ceux qui se comportent le mieux avec leurs épouses » [At-tirmidhy]. Dans un autre » Quiconque voudrait que sa subsistance lui soit étendue et le terme de son existence prolongé, qu’il maintienne les liens de parenté. « [Al Boukhari]
L’entretien des bonnes relations, le conseil mutuel, l’entraide dans le domaine du bien et la prise en charge des proches pauvres sont des valeurs familiales qui consolident les liens entre les époux. La clémence placée au dessus des intérêts personnels et des égoïsmes, l’instauration du vivre-ensemble dans la joie entre les membres de la famille favorise la douceur et éloigne la violence.
Dans le cadre de la foi en Dieu et Son messager, la vie familiale devient adoration et l’accomplissement du devoir, un office dont le but est la recherche de l’agrément de Dieu. Ainsi lorsqu’on veille à préserver la douceur avec sincérité, volontairement et sans la crainte de personne mais dans un but d’adoration et d’amour en Dieu, la vie conjugale devient un havre de paix car considérée comme une obligation envers Dieu avant qu’elle ne soit envers l’autre époux et la prise en charge de la famille un investissement et non une consommation.
Que la prière et la paix d’Allah soient sur notre Prophète Mohamed et sur son foyer