Discours de vendredi 20.06.2025 : « Fin d’une année hégirienne : examen de conscience et regard sur la condition humaine »

 Louange à Allah, Source de toute sagesse, qui a instauré l’alternance de la nuit et du jour pour permettre la réflexion et la gratitude. J’atteste qu’il n’existe de divinité qu’Allah, l’Unique sans associé, et que Muhammad ﷺ est Son serviteur et messager. Que le salut et la paix d’Allah soient abondamment sur lui, sa famille et ses compagnons.

Ô serviteurs d’Allah, je vous exhorte — et je m’exhorte moi-même — à observer la crainte pieuse (taqwa) envers Allah le Tout-Puissant. C’est un commandement adressé aux premiers comme aux générations futures : « Nous avons en effet recommandé à ceux qui ont reçu le Livre avant vous, et à vous aussi, de craindre Allah. » (An-Nisaa, 131). Aujourd’hui, en ce dernier vendredi de Dhul-Hijjah 1446, nous achevons une année hégirienne. Ses jours et ses nuits se sont écoulés comme un rêve éphémère. Allah dit : « Allah fait alterner la nuit et le jour. Il y a certes là une leçon pour ceux qui ont des yeux pour voir. » (An-Nour, 44)

Ainsi, chacun d’entre nous fasse le bilan de son année : qu’ai-je accompli ? Me suis-je rapproché d’Allah ou en suis-je éloigné ? Ai-je employé mon temps à servir Allah ou l’ai-je gaspillé ? Ai-je produit des actions sincères qui témoigneront de ma foi devant Allah, Son Messager et les croyants ?

Comme l’a dit le ‘Omar ibn Al‑Khattâb (qu’Allah l’agrée) : « Comptabilisez vos actes avant qu’ils ne le soient, et pesez-les avant qu’ils ne soient pesés. » Sachez que le repentir reste possible tant que le soleil n’est pas levé à l’ouest. Allah dit : « Allah aime ceux qui se repentent et ceux qui se purifient. » (Al‑Baqara, 222). Et Il a montré à Ses serviteurs qu’Il accepte le repentir sincère, quelle que soit l’ampleur des péchés : « Dis : Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d’Allah. Car Allah pardonne tous les péchés. Oui, c’est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux. » (Az-Zumar, 53).

Renouvelez votre engagement envers Allah : recevez la nouvelle année avec un cœur pur, une intention sincère, un repentir vrai et l’attachement ferme aux valeurs révélées par Allah.

Ô serviteurs d’Allah, en quittant cette année hégirienne, nous sommes témoins de scènes déchirantes : famines imposées, massacres d’enfants, de personnes âgées et de femmes, déplacements forcés… des gens persécutés pour avoir cherché leur subsistance et aimé leur terre. Des machines de répression agissent sans pitié, des bombardements s’abattent sur les opprimés, et pourtant tous les cœurs épris de justice réclament la fin de ces crimes et de ce siège. Pourtant, les alliés des tyrans freinent toute issue, laissant les oppresseurs continuer leurs crimes malgré les cris des veuves et les lamentations des blessés.

Ô serviteurs d’Allah, tout ceci nous ramène à l’épreuve des compagnons du Prophète ﷺ à La Mecque.

Tortures, persécutions, sièges et famines – malgré les différences de contexte –, lorsque les criminels mecquois ne supportaient plus ceux qui croyaient en Allah et Son Messager, quelle que soit leur position sociale.

Comme l’a relaté un polythéiste, Ibn ad‑Dughna qui intercéda auprès des Quraysh en disant : « Voulez-vous exiler un homme comme Abou Bakr, qui soutient les démunis, maintient les liens du sang, aide les faibles, accueille les hôtes et défend la vérité sous l’épreuve ? ».

Les croyants durent migrer ou se cacher sous l’oppression. Le Coran évoque ces épreuves : « Ceux qui ont été expulsés de leurs demeures injustement, seulement parce qu’ils disaient : “Notre Seigneur est Allah”. Si Allah ne repoussait pas les gens les uns par les autres, les monastères, les églises, les synagogues et les mosquées où le nom d’Allah est souvent invoqué, auraient été détruits. Allah soutient certes ceux qui soutiennent Sa cause. Allah est Fort et Puissant. » (Al‑Hajj, 40)

Dans le Sahih Al-Boukhari, le Prophète ﷺ dit : « On m’a montré votre terre d’émigration. » Et les musulmans émigrèrent vers Médine ; certains revinrent d’Abyssinie.

Abou Bakr se prépara à partir, mais le Prophète ﷺ lui demanda d’attendre, espérant un signe divin. Abou Bakr répliqua : “Espères-tu cela ? Il répondit : “Oui.” Et Abou Bakr resta à son côté.

Au moment de quitter La Mecque, le Prophète ﷺ se tourna vers elle et dit : « Par Allah, tu es la meilleure terre d’Allah et la plus aimée de Lui. Sans la contrainte, je ne t’aurais jamais quittée. » (Sahih Muslim) .

Que les prières et la paix d’Allah soient sur notre maître Muhammad ﷺ, ainsi que sur sa famille et ses compagnons.