Discours du vendredi 25.10.2019 : « Allah m’a offert Son Amour ».
Allah m’a offert Son amour
Allah m’a conféré son amour comme subsistance, telle était l’expression que le Messager d’Allah (BPSL) a dit face à la jalousie de son épouse Aïcha envers Khadija Bint Khouaylid – qu’Allah l’agrée – qui est décédée avant son mariage avec Aïcha – qu’Allah l’agrée –. Aicha a dit : je n’ai guère éprouvé de jalousie envers les femmes du Prophète (BPSL) comme je l’ai éprouvé pour Khadija, alors qu’elle est décédée avant mon mariage, je lui ai dit : on dirai que Khadija est la seule femme dans ce monde » sa parole a rendu le Messager d’Allah (BPSL) furieux et a répondu : Allah m’a offert son amour (convenu par consensus). Pour que les cœurs soient unis par l’amour et l’affection, il faut les unir par l’obéissance d’Allah, les époux sont les êtres les plus proches l’un de l’autre, l’obéissance d’Allah rapproche davantage leurs cœurs, le mariage est une envie, tandis que la relation conjugale est un amour de la part d’Allah, un amour en Allah, l’amour de chasteté, de la bonne succession, l’amour d’investir en laissant une descendance pieuse, ceci fait répandre entre les époux le respect, la tranquillité, la sagesse, l’affection et la sérénité.
Khadija – qu’Allah l’agrée – était une femme d’affaires avec un commerce fleurissant, elle employait des personnels pour assurer son commerce et les envoyer au Sham et au Yémen. Les jours passèrent et elle entend parler d’un homme nommé « Mohamed Ibn Abdoullah ». Elle l’a convoqué et a dit : « Je te fais venir parce que j’ai entendu dire que tu es véridique dans ta parole, tu veilles au dépôt et tu as une bonne moralité, je te propose un salaire double de ce que je donne à un homme de ta tribu ». Il a donc consulté son oncle Abou Talib qui a dit : c’est certainement une grâce qu’Allah t’a donné ». Le Messager d’Allah (BPSL) a accepté donc l’offre et est sortie commercer accompagné de Maysara, le serviteur de Khadija. A leur arrivée au Sham, Mohamed Ibn Abdoullah (BPSL) a vendu toute sa marchandise et a acheté ce qui lui a été demandé. Il avait prouvé sa maturité à khadija et sa capacité à assurer le commerce. Elle a gagné par son biais le double de ce qu’elle gagnait auparavant, elle a donc doublé le salaire qu’elle lui a fixé préalablement. Cette situation a duré dans le temps, elle a bien observé son travail, et comme Khadija était une femme sérieuse et ferme, dotée de la générosité et du bien qu’Allah a instauré en elle, elle s’est proposée en mariage avec lui (BPSL) en lui disant : ce qui me plait chez toi c’est ta position sociale au milieu de ta tribu, ta sincérité, ta bonne moralité et la véracité de ta parole. Le Messager d’Allah (BPSL) a transmis ces dires à ses oncles. C’est alors que Hamza fils de Abdoul Mottalib l’a accompagné chez le père de khadija, Khouaylid Ibn Assad et a demandé la main de sa fille pour Mohamed (BPSL) qui s’est marié avec elle (Ibn Ishak). Ainsi, Allah a doublement enrichi le Prophète (BPSL) : en premier lieu par la richesse du cœur, car, Il lui a attribué le contentement, il savait donc que cette grâce ne peut être diminuée, et la richesse de l’argent lorsque Allah a orienté Khadija à marchander avec lui son salaire en fonction des gains. Allah dit à Son Messager : « Ne t’a-t-Il pas trouvé pauvre. Alors Il t’a enrichi » (Ad-Doha 8).
Khadija – qu’Allah l’agrée- a vécu avec le Messager d’Allah (BPSL) quinze ans avant la révélation, et plus de dix ans après, elle lui a donné toute l’attention et le soutien nécessaire. C’est durant ces années qu’elle a mis au monde les enfants de son époux Mohamed (BPSL), à savoir : Zaynab, Roqayya, Oum Kalthoum, Al- Qassim, le prénom qui était associé au nom du Messager d’Allah (BPSL), Fatima Azzahra et Abdoullah, connu aussi sous le nom d’Attayeb Attahir – que la paix soit sur eux –
Durant cette période, le Messager d’Allah (BPSL) a demandé à son oncle de lui confier Ali pour qu’il l’adopte partiellement et il a accepté. Khadija lui a assuré la meilleure éducation. Lors du décès de Awam Ibn Khouaylid, il a laissé Azzoubeyr orphelin de deux ans, Khadija a donc décidé de l’adopter partiellement et de le prendre en charge. Il a grandi dans deux foyers, celui de sa tante Khadija et de sa mère Safia fille de Abdel Mottalib, la tante du Messager d’Allah (BPSL).
Hakim Ibn Hazam fils de Khouaylid est venu de Sham accompagné de plusieurs serviteurs parmi eux Zayd Ibn Haritha, il a demandé à sa tante Khadija- qui lui a rendu visite – de choisir entre ces jeunes, elle a donc choisi Zayd et l’a emmené chez elle. Lorsqu’elle a constaté que le Messager d’Allah (BPSL) l’appréciait beaucoup, elle l’a donc franchi et offert au Prophète (BPSL) qui l’a adopté totalement. Il est devenu comme un propre enfant de Khadija, elle lui a attribué la meilleure éducation, cette bonne éducation a trouvé un effet très important, traduit par le fait qu’ils ont tous suivi la lumière de l’Islam. Ali était le premier enfant qui a embrassé l’Islam. Azzoubeyr était le premier adolescent à embrasser l’Islam et Zayd Ibn Haritha était le deuxième parmi les hommes qui a embrassé l’Islam – qu’Allah les agrées –
Lorsque le Messager d’Allah (BPSL) s’est retiré pour la retraite spirituelle dans la grotte de Hira pour contempler et adorer Allah, Khadija l’a beaucoup aidé et soutenu dans ces circonstances. Elle lui préparait tout ce dont il avait besoin durant la période de sa retraite spirituelle en nourriture, boisson et habit, un ravitaillement qu’il prenait avec lui en sortant ou qu’elle lui ramenait lorsqu’il tardait pour rentrer. Elle l’accompagnait parfois dans la grotte pour prendre soin de lui, lui tenir compagnie, lui fournir la nourriture et la boisson, tout en assurant une bonne continuité dans la gestion de ses affaires commerciales et de sa grande famille.
Et lorsque le Messager d’Allah (BPSL) a reçu la révélation et est retourné chez Khadija bint Khouaylid – qu’Allah l’agrée- en disant : Zamilouni, Zamilouni (couvrez-moi, couvrez-moi), elle l’a donc recouvert jusqu’à ce qu’il fût rassuré. Il lui a raconté après ce qui s’est passé en exprimant sa crainte, alors Khadija a répondu : « non, par Allah. Allah ne te décevra jamais, tu veilles au lien de sang, tu rends le dépôt, tu es véridique dans ta parole, tu subviens aux besoins des nécessiteux, tu dépenses pour autrui de l’argent que tu gagnes de tes efforts, tu accueilles l’invité comme il se doit, tu soutiens les personnes pour faire primer la parole de vérité ».
Sa tendre épouse Khadija – qu’Allah l’agrée – a endossé un nouveau rôle dans son aide et son soutien pour la transmission du message et pour faire face à ceux qui se sont opposés à lui. Selon Ibn Abbes, lorsque le Messager d’Allah (BPSL) entendait les injures et les insultes des associateurs, Allah, L’Exalté, lui attribuait la sérénité auprès de son épouse Khadija, qui le réconfortait et le soulageait de ce qu’il subissait de sa tribu. Khadija était aussi atteinte à travers ses deux filles Roqayya et Oum Kalthoum lorsque les Qoraychites ont demandé aux époux des deux filles du Prophète (BPSL) de divorcer d’elles et ils l’ont fait. Sa tristesse et sa douleur étaient profondes suite à ce divorce. Elle a connu un autre chagrin après que sa fille Roqayya a migré avec son époux Othman Ibn Affan vers l’Abyssinie. Et lorsque le blocus fut infligé au Messager d’Allah et à ceux qui l’ont cru et soutenu parmi les gens de Banou Hachim et autres. Khadija a pris la décision d’abandonner sa tribu de Banou assad qui était connu par sa puissance et son immunité, pour rejoindre son époux, Mohamed (BPSL) et les autres des Banou Hachim afin d’endurer ce qu’ils endurent, à savoir, la faim, la faiblesse et la souffrance.
Son époux bien-aimé Mohamed (BPSL) ressentait sa souffrance. Il considérait son endurance face aux épreuves difficiles qu’elle rencontrait, notamment les dix dernières années. Les pires épreuves qu’une épouse peut rencontrer ! elle vivait dans la peur et l’angoisse pour son époux (BPSL), son cœur se fendait de douleur lorsqu’elle le voyait rentrer au moment où un ignorant se moquait de lui, un oppresseur lui porte atteinte, alors qu’il est le plus généreux des hommes. Elle les entendait qualifier son époux de fou et de menteur, alors qu’il était le plus sage des hommes et le plus noble d’entre eux. Elle a même entendu parler des tentatives de son assassinat, elle passait des nuit dans la peur, ignorant où le malheur peut frapper. Elle a assisté au décès de ses fils Al Qassim et Abdoullah et elle a entendu les moqueries des mécréants qui traitaient Mohamed (BPSL) de Abtar (dépourvu de successeur masculin). Elle a clôturé ses trois dernières années de sa vie assiégée avec son époux et sa famille, elle a oublié durant ces années l’époque de sa richesse, car, elle avait dépensé tous ses biens pour servir le Messager d’Allah (BPSL) et pour sauvegarder l’Islam et les croyants. Le jour de son décès, le Prophète (BPSL) était très affligé, il a décrété l’année de son décès comme « une année de tristesse » il est même descendu dans sa tombe. Il n’a rien hérité d’elle vu qu’elle a dépensé tout son argent dans l’appel au bien. Elle veillait à son bonheur par tous les moyens et n’a jamais commis un acte susceptible de le contrarier contrairement à ses autres épouses.
C’est pourquoi, il ne pouvait pas l’oublier, il était impossible pour lui de mettre une autre personne à sa position. On comprend ainsi les positions relatées par Aïcha – qu’Allah l’agrée – en décrivant l’amour du Messager d’Allah (BPSL) pour Khadija, il est établi que Aïcha – qu’Allah l’agrée – était la plus aimée auprès du Messager d’Allah (BPSL) et s’il lui parlait de son amour pour Khadija – qu’Allah l’agrée – il le faisait aussi avec toutes ses épouses, car, elle était absolument la personne la plus proche à son cœur, il l’évoquait toujours dans sa discussion, il était généreux envers le reste de sa famille à elle et ses amies. Aïcha a dit : « lorsque le Prophète (BPSL) parlait de Khadija, il lui faisait beaucoup de compliments, un jour, j’ai éprouvé une jalousie et j’ai dit : tu l’évoque fréquemment, Allah, L’Exalté T’a donné une femme meilleure que cette belle femme aux joues rouges et aux sourire permanent». Alors le Messager d’Allah (BPSL) a répliqué : « non, Allah, L’Exalté ne m’a pas donné meilleure qu’elle, elle a cru en moi alors que les gens m’ont mécru, elle m’a qualifié de véridique au moment où les gens m’ont traité de menteur, elle m’a apporté l’aide financière tandis que les gens m’en ont privé et Allah, Le Très Haut, m’a attribué des enfants d’elle alors qu’Il m’a privé de cela avec mes autres épouses » …
Celui qui médite la Sira d’Al-Moustafa (BPSL) il trouve que le Messager de l’humanité était un modèle à suivre dans la relation conjugale et la vie commune avec Maarouf [1]. Il accordait à sa femme une attention particulière, un amour considérable, il était le premier à la réconforter, à sécher ses larmes, à considérer ses sentiments, il ne se moquer pas de sa discussion, il l’écoutait lorsqu’elle se plaignait, il soulageait sa tristesse, buvait au même endroit du verre qu’elle, il mangeait le même morceau de viande et mordait au même endroit que son épouse, il lui donnait affectueusement la bouchée de nourriture, il s’adossait contre elle lorsqu’elle était en état d’impureté spirituelle, il se promenait la nuit avec elle, il rigolait pour ses blagues, l’aidait dans les tâches ménagères, il offrait des cadeaux à elle et à ses proches, lui faisait des compliments devant les autres, il éprouvait sa joie en la voyant avec ses amies, il déclarait son amour et ne voyait que sa beauté, il n’évoquait jamais sa vie privée, il se faisait beau à tout moment, il connaissait sa psychologie, supportait ses mauvaises humeur, la consolait lorsqu’elle pleurait, il l’emmener dans ses déplacements et s’amusait avec elle, il partageait avec elle les heureuses occasions, il n’utilisait jamais des termes qui blessent, il respectait ses loisirs et ne l’a jamais rabaissé, il instaurait toujours une ambiance joyeuse au sein de la famille, il complimentait celui qui faisait du bien pour sa famille, il lui accordait un temps pour se faire belle.
La politique familiale met en pratique toutes les valeurs et les moyens possibles pour réaliser l’union et la stabilité familiale, notamment le fait de primer avec la règle de moralité au niveau des règles légales imposables qui ne dépendent pas des passions des gens « Quant à elles, elles ont des droits équivalents à leurs obligations, conformément au Maarouf » (Al-Baqara 228) « Et comportez-vous avec Maarouf envers elles » (An-Nissa 19)
Que la prière et la paix d’Allah soient sur le Prophète Bien-aimé et sur son foyer
[1] Al Maarouf : traduit le bien, le bon choix, la justice, l’attribution du droit et la garantie des droits essentiels