Discours du vendredi 21.06.2019 : « Ne sait-il pas que vraiment Allah voit ? «
Ne sait-il pas que vraiment Allah voit ?
As-tu vu quand une cruauté s’ajoute à une autre ? Quand une atrocité s’accumule sur une autre ? Et par-dessus le tout, commettre un autre acte plus minable, plus criminel et plus insolent « …acquiert une faute ou un péché puis en accuse un innocent, se rend coupable alors d’une injustice et d’un péché manifeste » (An-Nissa 112). A ce moment-là, la menace divine indirecte se révèle « Ne sait-il pas que vraiment Allah voit » (Al-Alaq 14), s’il démenti ce qu’il a été invité à croire et démenti les paroles révélées, s’il tourne le dos, devient autoritaire et aveuglé…. Crois-tu qu’il ignore que Allah le voit ?
Ce verset comporte une menace pour celui qui exagère dans l’égarement, un signe à l’obligation de s’abstenir du mal, un rappel en ce que le fait que Allah, Le Très Haut, voit toutes les créatures est un sujet inné et ne nécessite pas de preuve ou d’argument, ce verset dévoile la stupidité de celui qui ignore cette vérité ou qui se croit la dépasser parmi ceux qui ont été aveuglé par la tyrannie.
Ce serai merveilleux si chaque personne évoque cette vérité à chaque fois que son regard vire vers une trahison, que sa main se tend vers un péché, que sa jambe empreinte un parcours de mal et que sa langue prononce une mauvaise parole. Ce sera merveilleux si nous mettons cette vérité droite devant nos yeux lorsque nous voulons accomplir la tâche qui nous a été confiée. Il a été rapporté dans un Hadith prophétique, d’après Abou Moussa El-Ach’ari – qu’Allah soit satisfait de lui –dit : le Messager d’Allah (BPSL) a dit : « Allah accorde un délai à l’oppresseur jusqu’à ce qu’Il le tienne et ne le laisse pas s’échapper ». Il dit : ensuite il a cité : « Telle est la rigueur de la prise de ton Seigneur quand Il frappe les cités lorsqu’elles sont injustes. Son châtiment est bien douloureux et bien dur. » (Houd 102) (convenu par consensus).
Devant la scène de tyrannie qui s’oppose à l’appel, à la croyance, à l’obéissance et à la dignité de l’homme et de son droit à la liberté et à vivre en paix, son droit de choisir celui qui le gouverne et qui gère ses intérêts publics, la dernière menace décisive et dissuasive se dévoile d’une façon directe cette fois et non indirecte : « Mais non! S’il ne cesse pas, Nous le saisirons certes, par le toupet, le toupet d’un menteur, d’un pécheur. Qu’il appelle donc son assemblée. Nous appellerons les gardiens (de l’Enfer). » (Al-Alaq 15-19). Ainsi « Nous le saisirons certes » et par ce terme dur et fort par son sens. Saisir est un mot qui signifie ici prendre avec force, le toupet est le front, à savoir, la partie la plus haute qu’un oppresseur peut la relever, cette partie mérite donc ce châtiment de force : « le toupet d’un menteur, d’un pécheur » ! Un moment de prise avec force et d’assommer. Il peut penser appeler certains de ceux parmi ses proches et ses amis dont il est fier, ceux qui lui ont apporté leur alliance et ont exprimé leur accord pour ses crimes et sa tyrannie, ceux qui l’ont aidé avec l’argent, l’alliance et le logement. « Qu’il appelle donc son assemblée » Allah, Le Secoureur des croyant dit : « Nous appellerons les gardiens (de l’Enfer) » les durs, les sévères…l’issus de la bataille est évident ! « Dis : « Celui qui est dans l’égarement, que le Tout Miséricordieux prolonge sa vie pour un certain temps, jusqu’à ce qu’ils voient soit le châtiment, soit l’Heure dont ils sont menacés. Alors, ils sauront qui a la pire situation et la troupe la plus faible » (Mariam 75) « Puis, lorsqu’ils eurent oublié ce qu’on leur avait rappelé, Nous leur ouvrîmes les portes donnant sur toute chose (l’abondance) ; et lorsqu’ils eurent exulté de joie en raison de ce qui leur avait été donné, Nous les saisîmes soudain, et les voilà désespérés. Ainsi fut exterminé le dernier reste de ces injustes. Et louange à Allah, Seigneur de l’Univers ! » (Al-An’âm 44-45)
Et nous avons beaucoup d’exemples et de rappels concernant l’issus des oppresseurs dans les différentes communautés et populations, ainsi que celle des tyrans « Nous saisîmes donc chacun pour son péché : Il y en eut sur qui Nous envoyâmes un ouragan ; il y en eut que le Cri saisit ; il y en eut que Nous fîmes engloutir par la terre; et il y en eut que Nous noyâmes. Cependant, Allah n’est pas tel à leur faire du tort ; mais ils ont fait du tort à eux-mêmes. » (Al-Ankabout 40). Celui qui médite sur l’issus des oppresseurs, ainsi que le châtiment qui leur a été infligé, est étonné quant aux tyrans dont leur délai n’est pas encore arrivé, ils ne connaissent la tranquillité que lorsqu’ils voient le sang des croyants innocents couler entre les mains de leurs subordonnés criminels, ils se sont lancés, ainsi que leurs alliés et ont dépassé toutes les limites, ils ont violé les interdits et ont commis expressément les péchés et le mal.
Un homme est venu demander une fatwa à Sofiane Ath-Thawri – qu’Allah ait pitié de son âme- et dit : « je couts des vêtements pour celui qui détient le pouvoir de gouvernance, suis-je un allié des oppresseurs ? Alors Sofiane a répondu : « pire encore, tu fais partie des oppresseurs, tandis que les alliés de ces derniers sont ceux qui t’ont vendu l’aiguille et les fils. L’injustice a une conséquence sévère, elle détruit le peuple et l’anéanti dans les pires images, elle sème le désordre dans les foyers et transforme la population en désolation « Et que de cités qui ont commis des injustices, Nous avons brisées ; et Nous avons créé d’autres peuples après eux. » (Al-Anbiya 11). Ainsi est l’issus des oppresseurs, des tyrans et de leurs alliés à toute époque.
-Lorsque le Messager d’Allah (BPSL) faisait sa prière, Abou Jâhl est passé à côté de lui et lui a dit: «Ô Mohamed, ne t’ai-je pas interdit cela ? » Il a juré de lui faire du mal pour ça, le Prophète (BPSL) l’a pris par le contour du cou et lui a dit : « « Malheur à toi, malheur ! » » (Al-Qiyama 34). Alors, Abou Jâhl a répondu : « par quoi tu me menace, ô Mohamed ? Par Dieu, j’ai beaucoup plus d’alliés que cette région tout entière. De ce fait, Allah a fait révéler « Qu’il appelle donc son assemblée. Nous appellerons les gardiens (de l’Enfer) ». Abou Jâhl a persisté et a maintenu sa position et sa tyrannie, accuse à tort les innocents, empêche les gens de faire l’appel au bien et de communiquer avec les gens du bien, incite aux crimes et aux massacres et l’exerce en personne aussi, récompense en distribuant de l’argent à ceux qui participent dans leur injustice à lutter contre les gens du bien et justice. Allah a prolongé sa vie et il a continué la maltraitance des croyants après leur migration, il a regroupé ses alliés et parti pour combattre les opprimés dans la grande bataille de Badr, c’est dans cette bataille que sa fin eut lieu, Allah lui a réservé la pire fin et l’a laissé pour exemple et rappel pour quiconque a un cœur, prête l’oreille tout en étant témoin.
-Le Ministre Mohamed Abdel Malik Az-Zayet faisait partie du clan responsable de l’emprisonnement des savants de la communauté et de leur massacre aussi, à leur tête, l’imam des Sunnites et du Djamaâ, Ahmed Ibn Hanbal –qu’Allah soit satisfait de lui- ce ministre a construit comme une sorte de four avec des clous qui sortent des murs, la tête très pointue comme celle des épingles, il y torturait les savants de la nation ainsi que les réformateurs, si l’un d’eux se retourne ou bouge suite à l’intensité de la torture, les clous percent son corps pour leur infliger la pire souffrance que nul personne ne l’a commis auparavant, et si l’un d’entre eux demande de la pitié, le ministre lui répond : la pitié de nature est une faiblesse. Quand il fut emprisonné par Al-Mou’tawakil, ce dernier l’a placé dans une petite cage, avec des parois pleines de clous pointu comme des aiguilles, il criait « ayez pitié de moi, ayez pitié de moi » et on lui répondait : « la pitié est de nature une faiblesse »
-La fin d’El Qahir Billah Al-Abbassi est relatée par Ad-Dahbi qui dit: il était caractérisé par le mal et la tyrannie, il a été élu après Al-Mouqtadir, il a emprisonné les conseillers du gouvernement de son frère et les a torturé, il a poussé sa maltraitance à l’extrême au point de dépouiller les domiciles de ses opposants, il a maltraité plusieurs des innocents et des savants. As-Sawli a dit : il était fou sanguinaire, d’une face foncée de méchanceté et alcoolique. Si son subordonné Salama n’était pas plus humain que lui, il aurait saccagé culture et bétail. Il avait fabriqué une lance et ne la déposait qu’après avoir tué une personne. Ainsi, le peuple l’a détesté, s’est retourné contre lui et l’a déchu, on lui a fait passer un clou rougi par feu sur son œil pour tout le mal qu’il a fait et pour le sang qu’il a fait couler. Il a fini comme mendiant devant les portes des mosquées en disant : « donnez-moi de l’aumône, je suis celui que vous connaissez »
-Le Calife El-Mou’tassim a désigné au poste de ministre Ibn Al-Alqami, maudit sur lui-même et sur le peuple de Baghdad, ce dernier n’a pas épaulé El-Mou’tassim dans la gouvernance de son Ministère, il n’était pas un Ministre sincère et ses actes étaient catastrophiques, c’est lui qui a porté mainforte contre les musulmans dans l’embuscade des mongols, il était le premier à sortir pour les recevoir, il a permis aux mongols d’accéder en Iraq et sa capital Baghdad et s’est réjoui de la tuerie de plus de 700 000 irakiens, parmi eux les meilleurs éléments de la société dont Ibn Al-Djaouzi –que la paix d’Allah soit sur lui- et beaucoup d’autres. Il espérait que le gouverneur mongol le désigne dans son Ministère, mais contrairement à ses attentes, ils l’ont humilié et insulté, ainsi, il a goûté l’ignominie dans la vie présente et certes, le châtiment de l’au-delà est plus sévère et plus durable. Sa femme l’a vu dans son état d’humiliation, de faiblesse durant les jours de la gouvernance des mongols, elle est restée à ses côtés et lui a dit : « Ô Ibn Al-Alqami, les Banou Abbes te traitaient-ils ainsi ? ». Cette parole avait un grand impact dans son cœur, il s’est renfermé chez lui jusqu’à sa mort survenue suite au chagrin, à la tristesse et à l’humiliation, ainsi est la rigueur de la prise d’Allah quand Il frappe les cités lorsqu’elles sont injustes. Tel était aussi la fin de son fils virulent.
-L’imam Hassan Al-Basri –qu’Allah ait pitié de son âme- a dit vrai, car: «si deux caractère chez la personne sont bonnes, tous les autres sont alors bons: ne pas prendre parti aux oppresseurs et ne pas être tyran envers un bienfait». Allah, Le Très Haut dit : « Et ne vous penchez pas vers les injustes : sinon le Feu vous atteindrait. » (Hoûd 113). L’Exalté soit-Il dit : « et ne vous montrez pas ingrats, sinon Ma colère s’abattra sur vous : et celui sur qui Ma colère s’abat, va sûrement vers l’abîme. » (Ta’Ha 81). Le peuple est la base de l’édifice des nations, l’origine de son appel, c’est lui la vraie réserve pour tout avancement et développement. Par la vigilance, la patience et l’effort fourni, ces peuples choisissent par eux même celui qui les gouverne, ils possèdent tout de même les moyens qui leur permettent de le contrôler et le questionner. Quel que soit la durée des ténèbres de la nuit, la lumière de la justice claire et directe rayonnera certainement. L’histoire nous a appris que si la vérité se détache de la force et s’éloigne l’un de l’autre, la guerre se bascule entre les deux, la vérité sans force ne peut rien faire devant la force aveugle, c’est la règle divine dans l’univers. Parmi les merveilles du parcours du Calife Omar Ibn Abdel Aziz –qu’Allah ait pitié de son âme- en ce qu’il a demandé à Rajâa Ibn Haywa –qu’Allah ait pitié de son âme- l’état de ses subordonnés ouvriers, il répond : « j’ai vu l’oppresseur vaincu, l’opprimé allié et le pauvre récompensé » alors, Omar Ibn Adbel Aziz a dit : « Louange à Allah qui m’a accordé la justice pour que les cœurs de mes subordonnés se tranquillisent. Espérons cela et sacrifions-nous pour cette fin.
Que la prière et le salut d’Allah soient sur le Prophète Bien-aimé